L'année 2016 a été catastrophique pour les agriculteurs français puisque le revenu moyen d'un chef d'exploitation agricole devrait afficher une chute de 26,1% fin 2016 par rapport à 2015, selon des projections de l'Insee.
Les filières les plus touchées par ce recul du résultat net (par actif non salarié) sont la production de céréales et la filière lait, qui a subi de plein fouet la concurrence européenne après la sortie des quotas laitiers européens en 2015.
Les éleveurs laitiers les plus touchés
Dans le seul secteur de l'élevage laitier, 41% des éleveurs "de plaine" basés essentiellement dans le grand-ouest et l'est de la France auraient un résultat courant négatif avant impôt, selon une estimation de l'Institut de l'Elevage (Idele) réalisée sur la base des chiffres de l'Insee. Selon cette estimation, dans ces régions, leur revenu courant annuel imposable tombe à 2 500 euros contre 14 500 euros en 2015, selon l'Idele.Dans le Massif Central, les revenus des producteurs laitiers qui ont déjà été touchés par la crise en 2015, plongent encore avec une chute de 20% de leurs revenus, à quelque 12 500 euros en 2016.
Les autres filières à la peine
Les céréales ont subi en 2016 des accidents climatiques couplés à une baisse des cours mondiaux qui ont fait chuter de 31% la production en valeur, à 7,7 milliards d'euros, une baisse historique.Le marché de la viande bovine a été pour sa part la victime collatérale des difficultés du lait, en raison de l'augmentation des abattages de vaches laitières, dites de réforme pour faire baisser la production de lait. La production de bovins est ainsi en recul de 4,1% à 6 milliards d'euros.
La viticulture a vu sa production reculer : la production en valeur de vins d'appellation d'origine est en recul de 4,3% à 9,1 milliards d'euros, tandis que les autres vins augmentent eux de 6,5% à 2,5 milliards.
Le redressement fragile de la filière porcine
L'élevage porcin, lui, s'est redressé après deux années difficiles suite aux conséquences de l'embargo russe entre autres. La production en valeur augmente de 4% à 3,1 milliards d'euros grâce en partie à une hausse de la demande du marché chinois.Le rapport complet de l'INSEE : Les comptes prévisionnels de l’agriculture pour 2016