SUICIDES. Après le COVID, la Bretagne en première ligne. Les jeunes de plus en plus touchés

Santé publique France a sorti ce vendredi une grande enquête sur les conduites suicidaires pendant la période Covid. La Bretagne est l'une des régions où les chiffres sont les plus élevés. L'activité aux urgences pour gestes suicidaires a notamment fortement augmenté chez les 11-24 ans entre 2020 et 2022.

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Quand le Covid est arrivé au début de l'année 2020, les scientifiques et les professionnels de santé ont vite mesuré que cette crise aurait un impact sur la santé mentale d'une grande partie de la population.

Une observation fine de nombreux indicateurs a alors été mise en place et plusieurs études ont été lancées. Aujourd'hui l'heure est au bilan consolidé. Et les spécialistes ne se sont pas trompés, cette crise sanitaire inédite a eu de fortes conséquences sur la population, notamment en Bretagne, qui apparait comme l'une des régions où les conduites suicidaires ont été les plus élevées entre 2020 et 2022.

Côtes d'Armor: l'un des 3 départements français où le taux de tentatives de suicide a été le plus élevé en 2021

Mis à part l'Ille et Vilaine, tous les départements bretons en 2021 ont enregistré un taux annuel d'hospitalisations pour tentative de suicide plus élevé que la moyenne nationale, et parfois largement : presque le double pour les Côtes d'Armor par exemple qui se hisse tristement sur le podium des départements français où ce taux est le plus élevé. 

 

Cette enquête montre également que c'est essentiellement chez les femmes que le nombre d'hospitalisations pour tentative de suicide a augmenté en 2021 (62,1% contre 59,2% sur la période 2017-2019).

Augmentation des idées suicidaires et des tentatives de suicide chez les jeunes de 11 à 24 ans

Cette crise sanitaire semble avoir eu un impact fort chez les plus jeunes. Le nombre de passages aux urgences pour "idées suicidaires" des 11-17 ans et des 18-24 ans a fortement augmenté en 2020, puis en 2021 (+ 86% par exemple entre 2020 et 2021 pour les 11-17 ans). Une tendance qui s'est prolongée sur le premier semestre 2022.  

Même constat pour les tentatives de suicide. Elles concernaient 22,4% des 10-24 ans en 2019. Une proportion qui atteint 31,4% en 2021, soit une évolution de 10 points. 

Des tentatives de suicide à base de médicaments

Pour ce qui est des modes de tentative de suicide, en 2021 c'est l'auto-intoxication médicamenteuse qui est souvent  privilégiée (77,9%), viennent ensuite l'utilisation d'objets tranchants (12,4%), les pendaisons (3,4%) et les sauts dans le vide (1,6%). 

Pour les suicides à proprement parler, les dernières études remontent à 2017. Les premiers modes enregistrés en Bretagne restaient alors la pendaison (64,3%) puis les médicaments (9,8%) et les armes à feu (7,5%). Pour ce qui est du taux de mortalité, là encore ce sont les Côtes d'Armor qui mesuraient le chiffre le plus élevé. 

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