Ségur des travailleurs sociaux. "Nous espérons que cette revalorisation salariale nous permettra de garder nos employés," se félicite le directeur de l'ADAPEI 35

L'annonce du gouvernement d'augmenter de 183 € nets les salaires du médico-social à partir d'avril devrait faciliter les embauches de personnel qualifié. Avec des métiers difficiles pour des salaires proches du SMIC, le secteur n'attirait pas.

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183 € nets mensuels d’augmentation de salaire pour les travailleurs socio-éducatifs à partir d’avril. Une enveloppe totale de 1,3 milliard d’euros.

Fidéliser les salariés

Cette annonce faite ce jeudi 17 février et confirmée le lendemain par le Premier ministre a été saluée par les premiers concernés. A l’ADAPEI 35 (Association départementale de parents et d'amis des personnes handicapées mentales), le directeur, Matthieu Thiébault, par ailleurs délégué régional du syndicat des employeurs du secteur (NEXEM) se dit heureux. Il y voit une manière d’attirer du personnel dans un secteur où les budgets dépendent directement des financements publics.


"Nous espérons que cette revalorisation salariale va permettre à un éducateur ou à un surveillant de nuit de travailler chez nous avec un meilleur salaire et donc de ne pas partir dans d’autres secteurs d’activité qui avaient déjà le Ségur et qui avaient déjà des augmentations de salaire", projette-t-il. Et Matthieu Thiébault sait de quoi il parle puisqu’à l'Adapei 35, 120 postes sont vacants obligeant la direction à réorganiser ou fermer certaines activités. Devant l'urgence des personnels peu qualifiés sont parfois sollicités.  

"Métiers formidables, salaires fort minables"

Même problématique à Chavagne, en Ille-et-Vilaine. Sur un grand drap blanc tendu à l’entrée de la maison d’accueil spécialisée, la situation est résumée en quelques mots : "Métiers formidables, salaires fort minables".   
Ici, infirmières, aides-soignantes mais aussi éducateurs ou moniteurs spécialisés s'occupent de 36 personnes handicapées, de jour comme de nuit. Des métiers difficiles et indispensables et pourtant très mal payés : moins de 1300 euros nets par mois pour certaines professions.  

Patricia Drouet, éducatrice spécialisée témoigne : "C’est usant physiquement, c’est usant moralement. On prend sur nous, on y laisse notre santé."   

Négociations sur les grilles de salaire dans les prochains mois

Des discussions s'ouvriront dans les prochains mois entre partenaires sociaux, avec pour objectif de revoir notamment les grilles de salaires et les qualifications des métiers des secteurs du social et du médico-social. Les syndicats se disent attentifs à ce que toutes les grilles soient évaluées et augmentées de manière équitable et pas uniquement les métiers en tension.

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