Le fonds privé Nominoë vient d’équiper le service de réanimation du CHU de Rennes, d’une tablette avec commande oculaire permettant aux malades privés de toute communication gestuelle ou verbale de parler avec les yeux.
La tablette propose différents messages et le regard du patient permet d'en sélectionner un. Une voix robotisée lit le message et le patient peut ainsi être compris.
Commande oculaire
Cette tablette à commande oculaire, disposée sur une charriot mobile, est, pour l'instant, réservée aux malades en réanimation. L'unique exemplaire est utilisée par une patiente entièrement paralysée à cause d’un syndrome de Guillain-Barré.
Cette patiente privée de toute communication depuis plusieurs semaines a pu exprimer ses souhaits grâce à cet outil
Véronique RigoléService de médecine physique et réadaptation CHU de Rennes
L'innovation permet à des personnes atteintes de maladies paralysantes, qu'elles soient transitoires ou définitives - "prisonnières de leur corps," comme le souligne Véronique Rigolé - d’entretenir un lien social.
Mécénat
Avec un coût de 12000 euros, l'acquisition de la tablette a été permise par le Fonds Nominoë.
Lancé en 2014, ce fonds "invite les Bretons, entrepreneurs ou particuliers à soutenir des projets utiles aux patients, familles ou soignants." Marie Louis, responsable du fonds Nominoë estime qu'il "essaie de faciliter la vie des soignants et d’apporter des solutions aux patients" .
Intelligence artificielle
Regroupant 5000 donateurs, dont 250 entreprises, le Fonds fait aussi entrer l'intelligence artificielle à l'hôpital, tandis que les applications de cette technologie restent débattues au sein de la société française. Des entreprises comme Interdigital et Hoppen, qui vend le concept d'"hôpital digital", font parties des mécènes, aux côtés de banques et de groupes industriels ou immobiliers bretons.
Un outil de diagnostic utilisant l'IA
Fin 2020, le service d'anatomie pathologique du CHU s'est ainsi équipé, grâce au fonds de donateurs, d’un outil appelé "système de pathologie numérique", permettant au médecin de poser un diagnostic plus rapidement. "Dans ce service, on a mis au rebut les microscopes à l'ancienne" constate la responsable de Nominoë.
Cinq millions d'euros collectés pour financer des projets
Le fonds lance régulièrement des appels à projet, qui doivent être validés par le comité scientifique interne du fonds, composé de six professeurs intervenants du CHU. Le projet doit aussi recueillir le soutien des soignants.
On est en train d’équiper 12 services avec des casques de réalité virtuelle. Ca va être précieux pour les soins angoissants ou douloureux
Marie LouisDéléguée générale du fonds Nominoë
A ce jour, le fonds Nominoë a collecté 5 millions d'euros dont une bonne partie a déjà été dépensée. Chaque année, il capte entre 600 000 et 700 000 euros de dons.