Selene : "C'était impossible pour moi de sortir et d'être en sécurité"

Selene Tonon, vice-présidente du CGLBT de Rennes, témoigne sur le traitement hormonal qu'elle a suivi et sur la difficulté qu'a la société à accepter cette différence. La Marche des Fiertés, qui va se dérouler ce samedi, est l'occasion pour la communauté trans de porter certaines revendications.

"Depuis toute petite, je sais qu'il y a quelque chose qui clochait avec la façon dont on me considérait" confesse Selene. "On me considérait comme un petit garçon alors que ça ne m'a jamais parlé".

 

Dans la rue, Selene a le sentiment d'être exclue. Comme beaucoup de personnes trans, elle subit des violences physiques et morales. "Beaucoup de regards lourds. Certains se questionnaient à haute voix devant les autres : 'C'est une fille ou un garçon ?' Mais aussi, beaucoup de propositions indélicates venant d'hommes seuls qui s'arrêtaient devant moi pour me proposer de me payer pour des services sexuels", se souvient Selene.

"C'était impossible pour moi de sortir et d'être en sécurité."


À 26 ans, celle que l'on considérait comme un homme décide alors de se "conformer à son attendu physique et à celui de la société" en suivant un traitement hormonal. "Les six premiers mois avant et pendant le traitement étaient compliqués. Je me situais dans une zone d'entre-deux : j'acceptais déjà qui j'étais et je voulais l'affirmer, mais le monde autour de moi n'était pas prêt à l'accepter."

Acceptation

Le plus difficile, quand on passe d'un sexe à l'autre, est davantage l'acceptation du changement par les autres que par soi-même. "Ça a été assez simple, avec la plupart de mes amis. Évidemment, j'ai perdu des gens sur la route mais je me suis rapprochée d'autres", témoigne Selene.

"Avec ma famille, ça a été un peu pareil. Ma famille proche m'a beaucoup soutenue. Cela n'a pas été le cas avec d'autres membres de ma famille qui m'ont rejetée" se rappelle-t-elle. "Mais je ne me focalise pas là-dessus".

Situation difficile

Aujourd'hui, en France, la situation des personnes trans reste difficile. "Aujourd'hui, une personne transgenre ne peut pas simplement changer d'état civil. Elle doit subir des stérilisations chirurgicales et donner un certificat psychiatrique. Il est encore très complexe de s'assumer au quotidien", constate Selene.

Selene Tonon, vice-présidente du CGLBT, témoigne sur le traitement hormonal qu'elle a suivi et sur la difficulté qu'a la société à accepter cette différence. La Marche des Fiertés, qui va se dérouler ce samedi, est l'occasion pour la communauté trans de porter certaines revendications. Reportage : Karine Cévaër et Christophe Rousseau. Interview de Selene Tonon, vice-présidente CGLBT (centre gay, lesbien, bi et trans).

Marche des Fiertés

La Marche des Fiertés, qui va se dérouler ce samedi dans plusieurs villes de France, dont Rennes, sera l'occasion pour la jeune fille et les 15 000 trans en France de porter haut ses revendications.

Dans le tract distribué par le Centre gay, lesbien, bi et trans (CGLBT) de Rennes, figurent plusieurs demandes, parmi lesquelles :
  • "le changement d'état civil libre et gratuit sur simple déclaration en mairie, sans expertise et sans stérilisation forcées,
  • l'arrêt des opérations d'assignation des personnes intersexuées jusqu'au libre choix de l'enfant,
  • l'ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) sans discrimination à tous."

Revendications lors de la Marche des Fiertés


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