Il y a de moins en moins d'agriculteurs et pourtant, fin 2013, 1500 projets d'installation ne se réalisaient pas en Bretagne. Leur prix des terres est inabordable pour un jeune qui part de zéro. Une association propose aux particuliers d’investir collectivement dans les terres qui se libèrent.
Bien souvent, lorsqu’une exploitation cesse son activité, ses terres sont rachetées par une autre exploitation qui s’agrandit. Avec l’urbanisation qui grignote, cela fait de ces surfaces agricoles utiles un bien convoité, et leur prix devient inabordable pour quelqu’un qui part de zéro. Les terres agricoles ont augmenté de 25 % en 5 ans.
C'est là qu'intervient Terre de Lien. L'association propose aux particuliers d'investir dans un achat collectif qui va permettre ensuite de louer des champs à ces jeunes agriculteurs.
Camille Le Roux, par exemple, a déjà visité une vingtaine d’exploitation pour trouver quelque chose conforme à son projet : une petite exploitation bio de plein air pour en faire de la salaison et de la charcuterie. Cela fait deux ans qu’elle cherche ses 10 à 15 hectares nécessaires.
« Je ne visite jamais de ferme qui corresponde à ce que je cherche, il en existe encore, mais elles sont très rares » témoigne-t-elle.
Pour financer son projet, Camille Le Roux s'est mise en contact avec l'association Terres de lien. Face à la montée des prix et aux difficultés a obtenir des crédits auprès des banques, l'association a mise en place une entreprise de financement citoyen solidaire.
Emmanuelle Musset et Xavier, créateurs du Gaec Biotaupes, ont pu bénéficier de ce système. Leurs terres appartiennent donc aux citoyens, et cela leur convient bien. « Au départ, nous avions cette idée que cela n’allait pas forcément marcher, et nous voulions être sûrs de ce que deviendraient ces terres » explique Emmanuel.
Depuis 2006, grâce a ce système de financement, Terres de Lien a permis d'installer une cinquantaine de paysans en Bretagne, des fermes qui appartiennent donc a 3000 citoyens bretons.