C'est au CHU de Brest qu'une étude est actuellement menée et coordonnée, sur la prévention par SMS, de la récidive chez les patients hospitalisés pour une tentative de suicide. Rue89 revient sur ce dispositif inédit, et sur les premières conclusions tirées par les médecins.
Des sms peuvent-ils prévenir les suicides ? Symboles d'une manifestation chaleureuse de l'équipe médicale (en plus d'un courrier ou d'un appel) et selon plusieurs études, ils pourraient en tout cas réduire le taux de récidive chez des personnes ayant déjà été hospitalisées pour tentative de suicide. A Brest, c'est à l'hôpital de la Cavale Blanche qu'une étude nationale est actuellement menée, coordonnée par le Dr Sofian Berrouiguet, et Cathy Mesmeur, infirmière psychiatrique. Rue89 est parti à leur rencontre, pour faire un point sur ce dispositif et en tirer les premiers bilans. D'emblée, la journaliste Nolwenn Le Blevennec rappelle que la région Bretagne est la plus touchée par le suicide.L’étude Siam (Suicide Intervention Assisted by Messages) a débuté en août 2014. Des patients volontaires ont été sélectionnés. Pendant 13 mois, ils recevront des textos pas trop personnalisés mais avec des formules bienveillantes et un rappel du numéro des urgences, à des date précises. Ce message sera surtout envoyé à la même heure : 13h. Pourquoi un tel choix ? "Nous nous sommes dit que c’était l’heure qui dérangeait le moins. Ni trop tôt, ni trop tard. C’est souvent l’heure de la pause déjeuner pour les Français. Nous avons aussi pensé à ceux qui travaillaient de nuit. Nous voulions que ce SMS n’ait pas un caractère imprévisible, enfin le moins possible." explique Cathy Mesmeur à Rue89.
L'infirmière est actuellement en phase d'entretiens avec les patients concernés. Selon elle, le dispositif a déjà sauvé des vies et souligne bien le rôle "protecteur" que peuvent avoir ces messages. Une réflexion reste encore à mener sur la cible. Un SMS est-il en effet efficace auprès d'un jeune qui en reçoit à longueur de journée ?