Vendredi après-midi, si la fenêtre météo le permet, Vincent Lantin et Vincent Beauvarlet quitteront le port de Lorient sur leur petit trimaran non habitable de 23 pieds (moins de 7m). Objectif : traverser l’Atlantique jusqu'à Saint-Barth en moins de 20 jours.
On avait quitté Vincent Lantin, début décembre alors qu’il arrivait en Guadeloupe à l’issue de sa première Route du Rhum. Une route pleine de galères mais que le jeune skipper lorientais, bon dernier, était néanmoins parvenu à boucler en 30 jours.
Huit mois plus tard, il est de retour pour un nouveau défi : l’Ocean dream challenges ! Avec son "copain de 13 ans", le guadeloupéen Vincent Beauvarlet, pilote de ligne dans la vie, windsurfer et marin aguerri, il s’apprête à traverser l’Atlantique sur un M23, un petit trimaran non habitable de 6m 72 de long ! Un défi que nul n’est parvenu à relever jusqu'à présent. Le record de la traversée sur un bateau non habitable est détenu par Pierre-Yves Moreau. En 2007, ce dernier avait rallié Dakar à la Guadeloupe en 11 jours et 42 minutes, une route beaucoup plus courte que celle que nos deux marins s’apprêtent à suivre.
Équipement minimum
Les deux hommes se sont bien préparés mais ils devront toutefois naviguer avec le strict minimum. Leur bateau n’est pas un proto, mais un bateau de série conçu pour des balades près des côtes et non pour une aussi longue traversée. "C’est la bateau de monsieur tout le monde", explique Vincent Beauvarlet "et c’est cela qui nous intéresse dans ce défi" Certes, les deux hommes l’ont adapté à leurs besoins : Défi Adventurium est autonome en énergie et équipé de tous les instruments nécessaires mais l’habitacle, situé dans le flotteur central est exigu. Il est réservé au matériel et à la nourriture. Les deux marins vivront donc en permanence à l’extérieur, au ras de l’eau. "Ce bateau c’est une baignoire permanente", confie Vincent Beauvarlet, conscient des risques. "On va se prendre des paquets d’eau de mer en permanence dans la figure" confie son équipier en souriant.Les deux hommes devront pourtant veiller à se protéger de l’eau de mer qui peut faire des ravages sur la peau et entraîner de sérieuses lésions. Sans parler du soleil. Alors pas question de manquer de rigueur d’autant qu’ils partent sans bateau d’assistance. En cas de chavirage, ils comptent sur leurs balises et la proximité d’un cargo pour les tirer d’affaire.