Un plaisancier de Trégastel, dans les Côtes d'Armor passe un quart d'heure magique avec un requin de 2 mètres 50 de long à proximité du port, et filme le moment.
Parti à la pêche aux maquereaux, du côté de Trégastel, Jean-Charles Guichen a eu la surprise ce dimanche de se retrouver nez à nez avec un requin-taupe. L'animal venu des profondeurs est resté en surface à tourner autour du bateau. Un moment insolite que le plaisancier a pu immortaliser.
"Il y a un côté impressionnant du requin qui vous frôle presque dans une caresse" raconte l'amoureux de la mer "il avait l'air de chercher quelque chose, mais quoi ? Il est reparti à l'approche d'un bateau à moteur".
L'année dernière déjà, Jean-Charles Guichen avait croisé à la même époque un requin-taupe de trois mètres. Et il n'est pas le seul. Depuis 2013, de nombreux habitués des côtes trégoroises signalent régulièrement la présence de l'animal.
Souvent au printemps, pendant l'été. Pourquoi le requin-taupe prend-t-il ses quartiers tout près de la côte ? A quelques encablures de l'archipel des Sept Iles ?
C'est ce que cherche à savoir l'Association pour l'étude et la conservation des sélaciens, l'APECS, qui doit lancer une étude d'envergure.
Pourquoi sont-ils là ?
"C'est compliqué de savoir si la population des requins-taupes augmente dans le secteur" explique Eric Stéphan, le coordinateur de l'association. "Est-ce que les signalements sont plus nombreux parce-que tous ceux qui partent en mer ont un smart-phone ? Ou les requins sont réellement plus nombreux parce-qu'ils se plaisent ici ? Pour l'instant on n'a aucune idée de leur nombre. Les observations sont récurrentes et toujours près de la côte. On voudrait pouvoir répondre".
Pour en savoir plus, l'APECS doit étudier les habitudes et le parcours de ces requins. En septembre 2020, des balises argos seront posées sur une trentaine de sélaciens. Un dispositif qui permettra de mieux les connaître notamment dans leurs déplacements.
La zone autour de Perros-Guirec pourrait avoir un intérêt pour eux, mais de quel ordre ? Pour la reproduction ? la nourriture ? Les réponses à ces questions permettraient de prendre des mesures de préservation. Le requin-taupe est considéré comme une espèce menacée.
Des requins inoffensifs
Habitué du grand large, à l'aise à plusieurs centaines de mètres de profondeur, le requin-taupe est réputé inoffensif pour l'homme. Malgré son allure impressionnante, il n'a jamais été impliqué dans des accidents.
"Comme toute rencontre avec un animal sauvage, il faut rester prudent" précise Eric Stephan, il ajoute "les requins souffrent injustement d'une image déformée. Il existe plus de 600 espèces à travers le monde. Seulement 3 peuvent être dangereuses pour l'homme. Le requin-taupe ne présente pas de risques".
Pour collecter le maximum d'informations sur ce nouvel hôte des Côtes d'Armor, l'Apecs lance un appel à tous les uagers de la mer. A chaque nouvelle rencontre, signalez-le !