La direction de l'éditeur français de jeux vidéo Ubisoft portée par les frères Guillemot a remporté une manche ce jeudi face au géant des médias Vivendi, mais la bataille pour le contrôle du fleuron tricolore des jeux vidéo (Assassin's Creed, Watch Dogs, Rayman...), est loin d'être terminée.
Lors de l'assemblée générale des actionnaires d'Ubisoft, la première organisée depuis que Vivendi est devenu le principal actionnaire de l'éditeur de jeux vidéo, le groupe de Vincent Bolloré n'a pas tenté d'obtenir de siège au conseil d'administration, mais a assuré qu'il comptait rester au capital d'Ubisoft sur le long terme. Les frères Guillemot, fondateur d'Ubisoft dans les années 1980 ainsi que d'un autre éditeur spécialisé dans les jeux vidéo sur mobile, sont en lutte depuis un an face aux assauts du géant des médias Vivendi.Ce dernier a réussi à s'emparer de Gameloft via une OPA hostile, mais il n'a pas encore pris le contrôle d'Ubisoft, une entreprise beaucoup plus grosse, valorisée autour de 4 milliards d'euros, dont il est cependant devenu le premier actionnaire avec plus de 22% du capital. "Nous sommes très heureux du résultat des votes. Les actionnaires nous ont bien soutenu. Ca veut dire que la société va pouvoir se développer en ayant l'agilité dont elle a besoin", a déclaré le PDG d'Ubisoft, Yves Guillemot, à des journalistes.
L'AG des actionnaires dans un hôtel de Bagnolet a tourné au meeting de soutien à la famille Guillemot avec des dizaines d'employés venus vêtus de tee-shirts rouges "I belYves" en hommage à leur PDG, ou bleus "We are Ubisoft", pour soutenir l'indépendance du groupe.
Fondé il y a trente ans par les cinq frères Guillemot, Ubisoft emploie plus de 10.000 collaborateurs, avec 29 studios dans 17 pays dans le monde. Après le succès mondial de Rayman, créé par Michel Ancel, Ubisoft a enchaîné les succès avec des franchises comme Far Cry, Just Dance, Watch Dogs ou Assassin's Creed, devenant ainsi le fleuron tricolore du secteur des jeux vidéo.