Des ingénieurs de l'Ensta ont déployé des enregistreurs sous-marins en mer d'Iroise pour capter le paysage sonore et les bruits émis par les cétacés. Cette observation permettra d'en savoir plus sur les espèces présentes. Reportage.
Les océans, monde du silence ? pas vraiment.
Sous l’eau on peut entendre des sifflements, des vocalises ou même des clics émis par des cétacés bien bruyants. Un monde riche en informations.
Avec un observatoire des côtes, on va pouvoir monitorer et suivre quelles espèces sont présentes pendant une année et affiner leur fréquentation
Flore Samaran, enseignante-chercheuse à l'ENSTA Bretagne
Les chercheurs de l'Ensta, une école d'ingénieurs brestoise, ont décidé de l'explorer sur le long terme en créant un observatoire de l'acoustique qui permettra d'en savoir plus sur les dauphins et autres cétacés qui fréquentent notre littoral. «On a juste des observations opportunistes qui sont rapportées par des pêcheurs, des gestionnaires du parc, par des plaisanciers. Avec un observatoire des côtes, on va pouvoir monitorer et suivre quelles espèces sont présentes pendant une année et affiner leur fréquentation » explique Flore Samaran, enseignante-chercheuse à l'ENSTA Bretagne en bio-acoustique sous-marine
7 enregistreurs entre Molène et Ouessant
Pour cela ils ont installé 7 enregistreurs dans les environs de Molène et Ouessant, qui seront les oreilles attentives de tout ce peuple sous-marin. Ces hydrophones sont capables d'enregistrer une large gamme de fréquences, jusqu'à 64 mille hertz, ce qui en fait des outils très adaptés.
«C'est non intrusif, c’est fait en toute discrétion et c’est très efficace car on arrive rapidement à avoir beaucoup de données » explique l'enseignante-chercheuse.
Objectif: mieux protéger les grands dauphins et autres cétacés
Le grand dauphin est une espèce particulièrement suivie. Les autres sont moins connues. Ces données seront précieuses pour mieux protéger ces mammifères perturbés par une pollution sonore croissante, due au trafic maritime ou aux constructions sous-marines ponctuelles. « Le son est très important pour les cétacés, pour rechercher de la nourriture, se retrouver dans une zone, ou échanger avec les congénères" confirme Flore Samaran.
Cet observatoire s'étalera sur 3 ans. Il s'inscrit dans le cadre d'un plan de relance de l'état et se fait en partenariat avec l'office français de la biodiversité.