Une famille emportée par une vague à Plogoff. De nombreux précédents en Bretagne

Chaque année sur la côte bretonne des vagues emportent les vies de promeneurs imprudents, ou surpris par la violence subite de l'océan. Seul moyen de s'en prémunir : garder toujours à l'esprit le danger potentiel que représente la mer.

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Malheureusement des accidents dramatiques comme celui-là il y en a tous les ans.

Céline Tuccelli, porte-parole de la préfecture maritime

En janvier dernier un septuagénaire décédait, balayé par une vague sur un sentier côtier près de Dinard. 

En mars 2021 un homme d'une soixantaine d'années était mortellement emporté par une vague à Saint-Pierre-de-Quiberon.

Un mois plus tôt une femme, happée par une lame dans le secteur de la Pointe du Courégant près de Ploemeur, n'avait pu être ranimée.

L'accident dramatique qui a coûté la vie à trois personnes ce jeudi 19 mai 2022 à Plogoff n'est malheureusement pas exceptionnel en Bretagne.

La mer peut être meurtrière

La côte bretonne est belle, et dangereuse. Attirés par le spectacle envoutant d'un océan déchainé, ou rassurés par son apparence faussement paisible, chaque année promeneurs ou pêcheurs en sont victimes.

Ce jeudi après-midi les conditions n'étaient pas spécialement inquiétantes alors que ce couple d'Audierne et leur enfant de 12 ans pêchaient sur la digue de Pors Loubous à Plogoff. Le coefficient de marée était assez élevé (89) mais les grandes marées étaient passées et la mer n'était pas particulièrement agitée. Il a suffit d'une vague, plus forte que les autres.

Par essence, la mer est dangereuse

Céline Tuccelli, porte-parole de la préfecture maritime de l'Atlantique

"On ne peut pas blâmer cette famille, ils n'ont pas commis d'imprudence manifeste. La digue où ils étaient est en accès libre. On peut supposer qu'ils ont été emportés par une vague plus forte que les autres dans un train de houle plutôt calme." explique la porte-parole de la préfecture maritime de l'Atlantique Céline Tuccelli.

La température de l'eau, facteur aggravant

La majorité des accidents mortels de ce type ont lieu en hiver, ou au printemps, quand la température de l'eau est basse. "Le choc thermique s'ajoute au choc de la peur qui coupe la respiration, et augmente le risque d'arrêt cardiaque" explique Céline Tuccelli. Un facteur aggravant qui explique l'impossibilité pour les secouristes de ranimer les victimes même lorsqu'elles sont récupérées rapidement.

Les limites de la prévention

Sur les sites potentiellement dangereux, des panneaux avertissent les promeneurs des risques, des laisses limitent les accès, les conseils de prudence et de vigilance sont renouvelés, mais la prévention a ses limites reconnaît Céline Tuccelli : "Soit on veut zéro accident et on interdit l'accès à toute la côte, soit on compte sur l'appréciation du danger de chacun, mais tout le monde n'a pas la même perception du danger, c'est compliqué..."

Le frisson du danger ...

Si les trois victimes de Plogoff ne semblent effectivement pas avoir commis d'imprudence, des comportements inconscients du danger sont régulièrement observés.

Spectaculaires, les vagues qui viennent se fracasser sur les digues peuvent conduire à des prises de risque inconsidérées, et les images qui circulent séduisent.

En 2014, la vidéo de ce photographe happé par une vague à Saint-Malo, heureusement pour lui sans conséquence, avait été vue plus de 100 000 fois.

Conseils de prudence

Les sauveteurs de la SNSM rappellent qu' en cas de vent fort d’ouest, certains sites habituellement accessibles deviennent submersibles, et qu'un vent violent peut déclencher une lame ou une vague plus forte que les autres qui peut happer un promeneur inattentif ou un spectateur trop proche du bord de l’eau. 

Souvent amenés à intervenir dans des situations dramatiques, les secouristes déplorent que la culture du risque soit très peu partagée en France.

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