Après la bière et le soda, c'est un nouveau breuvage que l'entreprise bretonne Phare Ouest s'apprête à produire: du whisky. Quatre ans de préparatifs pour construire une distillerie moderne mais aussi de tests pour conduire le vieillissement et obtenir un single malt breton fin 2020.
Non, le Val-d’Oust, n'est pas le Val sans retour.
C'est une nouvelle commune née de la fusion de La Chapelle-Caro, Quily et Le Roc-Saint-André. Et c'est ici, au Roc-Saint-André, que Bernard Lancelot son fondateur, avait réinstallé sa brasserie en 1999 après avoir lancé son activité dix ans plus tôt, dans un manoir à Saint-Servant-sur-Oust.
S'il a choisi ce lieu, c'est pour gagner de l'espace mais surtout pour capter un trésor du sous-sol: non pas l'or, mais l'eau. Une eau de qualité très stable, indispensable pour garantir la qualité du brassage. À ses débuts il avait lancé la Cervoise Lancelot arômatisée au miel, mais ici il va pouvoir développer toute une gamme de bières qui vont raffler des prix comme jamais avant lui en Bretagne.
En 2004, Bernard Lancelot vend son entreprise à deux de ses cadres Stéphane Kerdodé et Éric Ollive, qui avaient fondé Phare Ouest pour lancer le Breizh Cola. Ils optimisaient ainsi l'utilisation des chaines d'embouteillage et des circuits de distribution des bières.
En 2016 Stéphane Kerdodé réalise un projet qu'il mûrit de longue date: installer une distillerie pour élaborer du whisky. Les associés ont déjà tous les ingrédients: l'eau, le moult d'orge malté et les levures. Il faut monter un distillateur sophistiqué et acheter un stock de fûts, des fûts de vins et des fûts de chêne breton, car se sont les fûts qui vont donner sa couleur et ses arômes au whisky.
La première distillation de whisky a lieu en 2017, mais il faut encore expérimenter l'élevage de ce whisky.
L'ancienne mine d'or et d'étain en guise de chai à whisky
L'opération est délicate et demande un peu de concentration. Accrochée au treuil par deux sangles, une barrique de 235L balance au-dessus du vide. Le but de la manœuvre est de la descendre au fond d’un puits étroit comme une cheminée et de la positionner 25 mètres plus bas dans la galerie de l'ancienne mine
On teste dans ces galeries des conditions qui sont différentes des chais de vieillissement classique avec une température constante autour de 13-14 degrés et une forte hygrométrie elle aussi constante. Maintenant on va voir comment évolue Galaad sous nos pieds.
Ces conditions d'élevage pourrait ajouter de la rondeur au breuvage. Bien-sûr il ne livrera pas tous ses secrets mais Bernard Kadodé avait aussi lancé l'idée de faire vieillir certains fûts dans des îles bretonnes. D'y penser ce Galaad nous fait déjà voyager, mais pour le goûter il faudra attendre au moins la fin de l'année.