Les aidants, ces proches qui se consacrent à des membres de leur famille en situation de dépendance, vont enfin voir leur statut reconnu grâce à la loi d’adaptation de la société au vieillissement. Une reconnaissance très attendue pour ceux qui remplissent cette tâche à temps quasi complet.
Qui ne connaît pas un collègue de travail ou un ami qui, pour une durée de plusieurs jours, plusieurs semaines où même plusieurs années, met entre parenthèses son activité professionnelle afin de se consacrer pleinement à un parent ou un proche devenu dépendant à cause de la vieillesse ou de la maladie?
Une population de plus en plus vieillissante
Dans les années à venir, le gouvernement se doit de répondre à une demande forte des Français d’anticiper les conséquences du vieillissement de la population sur la vie sociale. Les chiffres sont là pour rappeler l'urgence des mesures à prendre : en 2060, un tiers des Français aura plus de 60 ans et les plus de 85 ans seront près de 5 millions, contre 1,4 millions aujourd’hui. La société n'aura pas d'autre choix que de s'adapter au vieillissement de la population.Il est donc nécessaire d'anticiper, de prévenir la perte d'autonomie et cela passe entre autre par le maintien à domicile. D'où l’intérêt d’avoir des aidants reconnus, avec un statut, des droits, des formations, des aides.
La loi du 28 décembre 2015 relative à l'adaptation de la société au vieillissement, doit permettre de soutenir davantage ces aidants, en première ligne auprès de leurs proches en perte d’autonomie. Elle reconnaît le statut d'aidant, un avancée certaine avec à la clé des formations.
Les aidants, ces proches qui se consacrent à des membres de leur famille en situation de dépendance, vont enfin voir leur statut reconnu grâce à la loi d’adaptation de la société au vieillissement. Ces aidants s’occupent de leurs proches au quotidien, bien souvent en parallèle de leur vie personnelle et professionnelle. La reconnaissance de leur statut représente une vraie révolution pour les familles.
Intervenants : Marina Ferry, animatrice socio-culturelle
Association de soutien et d'aide à domicile - Redon (35) - Félix Erb, 78 ans - Luz-Hélène Bellegarde, psychologue - Mélanie Bourget, responsable Pôle aidant, association de soutien et d'aide à domicile
Entre 4 et 8 millions d'aidants
Difficile d'avoir un chiffre précis du nombre d'aidants en France. Selon les estimations, ils seraient entre 4 et 8 millions à consacrer une partie de leur temps à un proche dépendant. Majoritairement des femmes, ces aidants ont pour la moitié une activité professionnelle en parrallèle. Est défini comme aidant familial, un conjoint, un parent un enfant ou un proche qui assiste une personne en situation de dépendance ou d'handicap. Plus de 30% d'entre eux auraient eux-mêmes plus de 60 ans. L'aide prodiguée n'est pas rémunérée et ne présente pas de caractère professionnel."Un droit au répit"
La loi de décembre 2015 prévoit également "un droit au répit", permettant à l'aidant et à son proche de souffler moralement et physiquement. Très souvent, l'implication auprès d'un malade ou d'une personne âgée est telle que l'aidant est en situation d'épuisement. Le repos ou une parenthèse est alors nécessaire. De nombreuses structures d’hébergement temporaire ou d’accueil de jour ont ainsi été développées, afin de prendre en compte l’épuisement des aidants. Un "aidé" ressent moins le sentiment d'être un fardeau pour son aidant lorsque les conditions de vie pour ce dernier sont favorisées et qu'il peut profiter d'une pause.Cinq plateformes de répit en Bretagne
En Bretagne, cinq plateformes d'accompagnement et de répit existent : une à Redon (35), une à Vannes (56), une à Douarnenez (29), une à Rennes (35) et une à Plérin (22).Dans le Morbihan, à Caudan, s'est créé la Maison des aidants. Elle propose des temps de répit à toutes personnes accompagnant une personne concernée par une maladie neuro-dégénérative, comme la maladie d'Alzheimer ou apparentée. Lieu d’écoute, de soutien et d’accompagnement, cette structure propose égaement des formations et des activités.