Alors que les députés ont lancé le 26 novembre, un débat public sur un revenu universel appelé "socle citoyen", 24 présidents de départements socialistes dont Nathalie Sarrabezolles et Jean-Luc Chenut, demandent sa mise en place dès maintenant.
Vingt-quatre départements socialistes dont ceux du Finistère et d'Ille-et-Vilaine, ont demandé samedi, dans une lettre ouverte aux parlementaires, une "généralisation dès aujourd'hui " du revenu de base alors que l'Assemblée nationale s'est prononcée jeudi pour ouvrir un débat sur un mécanisme de revenu minimum universel.
J’ai souhaité porter, aux côtés de 18 autres présidents de Département, une tribune sur la création d’un #RevenudeBase pour répondre à la crise inédite que nous traversons.
— Jean-Luc Chenut (@JeanLucChenut) December 5, 2020
➡️ Retrouvez cette tribune aujourd’hui dans Le Monde : https://t.co/da77pdZDyw
"Nous pourrions dès aujourd'hui envisager une généralisation afin de répondre à la crise inédite que nous traversons, plutôt que d'engager un débat national ", écrivent les signataires, sous l'égide du président (PS) de la Gironde Jean-Luc Gleyze.
Jean-Luc Gleyze : "Le revenu de base inclut les jeunes de 18 à 25 ans trop souvent sous le seuil de pauvreté" https://t.co/VZf59Nf3b4 par @MathildeMunos#le57Inter pic.twitter.com/vHtHgrGdqG
— France Inter (@franceinter) January 31, 2019
L'Assemblée favorable à une expérimentation
Jeudi, les députés ont adopté par 106 voix contre 11 une résolution qui "invite le gouvernement à ouvrir un débat national et citoyen sur la création, l'expérimentation, le financement, la mise en œuvre et l'évaluation " d'un tel mécanisme.La résolution était soumise par la députée du Nord Valérie Petit dans le cadre d'une "niche" réservée à son Groupe Agir ensemble, allié de la majorité.
Jean-Luc Chenut en avant-garde
"Deux ans pour que la majorité parlementaire de l'Assemblée nationale, qui refusait tout débat sur un revenu de base, se décide enfin à ouvrir la réflexion que nous demandions", dénoncent les signataires qui rappellent que le projet avait été initié en 2016 par la Gironde suivie de 18 départements volontaires. Jean-Luc Chenut souhaitait une expérimentation dés 2018 sur l'Ille-et-Vilaine.Les départements qui financent l’accompagnement social en France auraient pour certains d'entre eux, souhaité expérimenter le revenu de base sur leurs territoires.
"Ces deux ans écoulés nous auraient permis d'évaluer les effets d'un revenu de base sur les publics visés et de l'ajuster au mieux à leurs besoins. Rattrapons ce temps perdu !", ajoutent-ils, assurant avoir déjà consulté un "jury citoyen et récolté 15.000 contributions via une plateforme numérique". Ils annoncent également une contribution à la consultation "sur l'aide à l'émancipation individuelle (AILES), initiée par les députés socialistes Boris Vallaud et Hervé Saulignac".
L'idée d'un revenu universel fait son chemin depuis quelques années chez certains économistes comme Guillaume Allègre ou Philippe Van Parijs; elle est débattue localement (Radio Laser) et soutenue par des associations dont le Secours catholique dans son dernier rapport contre la pauvreté.
Elle avait notamment constitué la proposition phare du candidat socialiste Benoît Hamon lors de la présidentielle de 2017. Il s'était récemment exprimé à ce sujet sur France 3 dans l'émission dimance en politique présentée par Robin Durand.
La lettre ouverte est signée des présidentes et présidents de départements des
Alpes-de-Haute-Provence, d'Ardèche, d'Ariège, de l'Aude, de Dordogne, du Finistère, de Haute-Garonne, du Gers, de Gironde, de l'Hérault, d'Ille-et-Vilaine, des Landes, de Loire Atlantique, du Lot, du Lot-et- Garonne, de Lozère, de Meurthe-et-Moselle, de la Nièvre, du Pas-de-Calais, des Pyrénées- Orientales, du Tarn, de Haute-Vienne, de Seine-Saint-Denis et de Guadeloupe.