La pauvreté s'aggrave en Bretagne selon le Secours catholique

Dans son rapport annuel, le Secours catholique dénonce une aggravation des inégalités et une augmentation de la pauvreté en 2019. Avec le Covid et le confinement, la situation économique s'aggrave et des commerçants ou artisans commencent à compter parmi les bénéficiaires.

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Le rapport statistique 2019 du Secours catholique vient de sortir. Il montre que le niveau de vie médian des personnes accueillies par le secours catholique (1,4 million de personnes sur la France entière) baisse encore de 2% par rapport à 2018, et se situe à 537 euros par mois, très en dessous du seuil de grande pauvreté (40% du revenu médian des ménages) fixé par l’Insee à 715 euros par personne.
 

En Bretagne le Secours catholique a accueilli 75 000 personnes en 2019


Krystel Veillard et Stéphanie Labrousse ont rencontré ce jeudi matin deux femmes bénéficiaires du Secours catholique des Côtes-d'Armor. L'une, élève seule ses deux enfants de 13 et 4 ans. Au chômage depuis un an, elle a vu son revenu chuter de 1100 à 800 euros en raison de l'engagement dans une formation. L'autre est 'actrice' du Secours Catholique de Pléneuf-Val-André, à la fois aidante et aidée, comme c'est souvent le cas au Secours catholique. En disponibilité de l'Education nationale, pour suivi de conjoint, elle connaît depuis des difficultés pour s'en sortir, malgré la multiplication de petits contrats dans l'aide à la personne, en particulier.
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2 à 9 euros par jour pour se nourrir, s'habiller et se cultiver

Une fois déduites toutes les dépenses contraintes, c'est à dire le logement, le loyer, le chauffage, l’électricité, les assurances, le téléphone, la cantine et parfois un crédit, il reste souvent juste de quoi survivre. Pour la moitié des personnes accueillies par le Secours catholique, le "reste pour vivre" est inférieur à 9 euros par jour.
Isabelle Biseau est la présidente du Secours catholique du Finistère. Elle explique le concept de revenu arbitrable, ce dilemme affreux qui consiste à devoir choisir entre payer son électricité ou se nourrir.

Interviewé ce matin sur France Bleu Armorique, Armand Chateaugiron, ancien maire de Québriac et nouveau président du Secours Catholique d'Ille-et-Vilaine, pointe entre autre l'inflation globale (1,1%) qui touche la France et notamment l'inflation sur la nourriture (2,45%) et celle sur le logement (1,50%).
 

Faire face au confinement

Le premier confinement a touché de plein fouet les familles aux revenus modestes. Pour des travailleurs précaires, perdre un CDD partiel ou quelques heures supplémentaires pèse dramatiquement dans le budget. Des enfants ont perdu l’accès aux cantines scolaires et le coût des repas est devenu plus important à la maison. Avec ce nouveau confinement des commerçants et artisans se rapprochent des associations caritatives mais le Secours catholique a dû fermer de nombreux lieux de rencontres et d’échange pour cause de Covid. Il reste les lignes d’écoute téléphoniques, quelques épiceries solidaires et une distribution de chèques service pour les cas les plus urgents.
 

Le Secours catholique plaide pour un revenu minimum garanti 

Toujours selon le président du Secours Catholique d'Ille-et-Vilaine, le rapport statistique 2019 montre une hausse du nombre de personnes qui dépendent de l'aide alimentaire. Selon le constat de l'ensemble des associations caritative, le nombre de demandes auprès des associations caritatives est grimpé à 8 millions en 2019 contre 5,5 millions de personnes en 2018.

Selon Véronique Fayet, la présidente du Secours catholique pour la France qui s'exprimait ce jeudi matin dans les colonnes du Parisien, "la France franchira la barre des dix millions de pauvres en 2020".  Elle estime indispensable d'instaurer un revenu minimum garanti sans contre-partie.
 





 
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