Vous êtes chasseur et vous en avez assez des perdrix, des lièvres, des pigeons. Vous rêvez de lions, d’ours, de caribous. Alors enfilez votre veste de chasse, prenez votre passeport et envolez-vous en Afrique ou au Canada !
Les stands qui proposent des safaris ne manquent pas sur le Game Fair. Près de 80 au total. Un premier vous emmène au Burkina Faso, un autre au Quebec, un autre encore au Sénégal. Des destinations de rêve qui coûtent entre 1500 et 3500 euros la semaine. Le prix varie en fonction des prestations et des garanties : petits ou gros gibiers, assurances, A/R avion, suppléments hôtel... L’accompagnateur, souvent l’épouse du chasseur, paiera une somme dérisoire : environ 600 euros les 7 jours sans le billet d’avion. Pas de chasse pour elle, mais de l’humanitaire et du tourisme «haut de gamme»… En bref, pendant que madame remplace princesse Diana, monsieur chasse.
Piscine et savane
Si vous voulez griller des cartouches au Québec, José Baily vous y aidera. Organisateur de chasse au Canada, il vous mettra en contact avec l’un des 400 autres « pourvoiries », c’est-à-dire des organisateurs et propriétaires de terre. « Je vous offre un service clé en main, je vous dirige vers des pourvoiries. Chacun a sa spécialité : caribous, oies… Ensuite, il vous emmène sur un territoire et vous avise de conseils pour bien chasser. »
Ancien professeur de mathématiques, Omar Sarr s’est reconvertit dans le safari. Il vous propose de partir au Sénégal dans un des deux campements qu’il a créé : Bala ou Faleme (Ouest du pays). D’après les photos, ces campements sont de véritables « Club Med » : piscine au premier plan et savane derrière. « On reçoit 15 chasseurs par campement ».
"90% de ma clientèle est française"
Omar Sarr estime sa clientèle française à « 90%. C’est donc en France que je dois être pour vendre mon produit ». Dans les 10% restant, il compte une poignée de Sénégalais, des Espagnols, des Belges et un peu d’Américains « ces derniers temps ».
Les clients sont fidèles. La moitié d’entre eux revient. Omar ne les estime pas aisés. « Riches ? Non, ce sont des gens qui aiment la chasse c’est tout. Il y en a qui n’ont pas d’argent et qui viennent quand même ! »
Jean-Louis Roure est organisateur de chasse au Burkina Faso. Lui aussi sa clientèle est française à hauteur de « 98% ».
Au Quebec les Français sont attirés par le « gibier d’eau, la bécasse » et puis les « territoires sont grands »
Que chasse-t-on à l’étranger ?
Au Sénégal, la chasse est ouverte de la mi-décembre à la fin février. Les chasseurs agréés et les touristes tuent le gibier tous les jours de la semaine. Les résidents n’ont le droit de chasser que le week-end. Là-bas des francolins (nos perdrix françaises), la pintade, les gangas (sorte de petits pigeons qui volent à la tombée de la nuit, des tourterelles (si, si, des tourterelles), des poules de roche (des francolins mais plus petits), des pigeons, des lièvres et des phacochères (des sangliers).
Au Québec : le caribou, l’ours, l’oie, les cerfs de Virginie, la bécasse.
Rencontre avec Jean Robesson, féru de safaris au Sénégal
Cet ancien plombier à son compte est parti une vingtaine de fois en safari. Depuis 5 ans, il part au Sénégal dans un campement d’Omar Saar. Il y reste un mois. Un mois qui lui coûte, pour lui et sa femme, près de 6000 euros.« Ce n’est pas excessif quand on compare avec la Sologne par exemple. En Sologne, c’est environ 300 euros/ jours, plus l’action de chasse à payer, si vous partez 10 jours… le calcul est vite fait. Je vais chasser à l’étranger pour la qualité du gibier. Puis, vous ne voyez pas d’avions, c’est la nature qui n’a pas changé depuis des millénaires, pour la gentillesse des gens aussi. Ce qui me plaît c’est l’approche avec le gibier avant de le tirer, vous avez de l’adrénaline qui monte… En France, on l’a aussi mais pas de cette façon-là. Je suis déjà allé en Pologne, en Bulgarie, en Tunisie, en Algérie, en Yougoslavie mais le Sénégal ça n’a rien à voir, c’est différent. »