Ce dimanche 24 novembre 2024, un des grands cerfs de la forêt de Laigue a été tué lors d'une chasse à courre près de Rethondes, dans l'Oise. L'association de protection animale, AVA Compiègne, s'insurge contre cette nouvelle disparition. L'ONF mesure cette colère.
Des habitants de Saint-Crépin ont alerté Abolissons la Vénerie Aujourd’hui (AVA) de Compiègne, association de protection animale, après avoir entendu des bruits de cors et de meute en forêt de Laigue dimanche 24 novembre 2024.
Après avoir mené leurs investigations, AVA est formelle : l'équipage de chasse à courre de Rivecourt a tué un des grands et derniers cerfs de la forêt, surnommé l'Indien, en raison de sa coiffe de grand chef. De son côté, l'Office national des forêts (ONF) de Compiègne, en charge de la préservation de cette forêt, tempère la colère du collectif.
Des grands cerfs qui se comptent "sur les doigts d'une seule main" selon l'AVA
Selon l'association, l'animal a lutté pendant plusieurs heures. Il s'est ensuite jeté dans un des étangs de la forêt, celui des Grévières, près du village de Rethondes, où il a été attrapé puis tué.
Après la mort d'autres cerfs comme "Black" en 2020 puis "La Pieuvre" en 2022, c'est la goutte de trop pour l'AVA de Compiègne. "Les veneurs de Rivecourt ont mis brutalement fin à la vie d’un des plus grands cerfs de la forêt, admiré de tous les photographes locaux", se révolte le collectif via un communiqué de presse.
Mais l'ONF du département veut nuancer ces propos. "Avec la fédération de chasse de l'Oise, nous avons une politique de gestion qualitative sur les cerfs mâles de plus d'un an. Cette régulation est autorisée et nécessaire pour la préservation de l'habitat", souligne Pierre Gégou, responsable chasse et pêche de l'ONF de Compiègne. Il faut donc trouver un équilibre forêt-gibier par une bone régulation, selon l'organisme.
L'AVA estime que les "grands cerfs se comptent désormais sur les doigts d'une seule main en forêt de Laigue et d'Ourscamps". Mais pour l'ONF, il est difficile de compter le nombre exact de cette population animale. "Chaque année, nous abattons seulement 20 % des grands trophées", expose le responsable. "Je suis sceptique. S'il y a bien un organisme qui doit compter cette population animale, c'est bien l'ONF", souffle Stan Broniszewski, porte-parole d'AVA France.