Sophie était dans la voiture avec le conducteur qui a été interpellé à Joué-les-Tours dimanche dernier. Cette jeune femme avait menacé le policier avec une de ses chaussures. Elle a reçu un jet de gaz lacrimogène dans le visage. Elle a décidé de porter plainte contre le policier. Elle témoigne.
L'une des deux jeunes femmes qui figurent sur la vidéo de l'interpellation musclée de Joué-les-Tours a répondu cet après-midi aux questions de notre équipe de reportage de France 3 Centre.
Sur la vidéo de l'arrestation, Sophie est la jeune femme qui menace le policier en brandissant une de ses chaussures. On la voit se rapprocher de la "mêlée" un peu plus tard, sans distinguer formellement si elle frappe l'agent de police ou non. (Voir le rappel des faits, à la fin de cet article)
Interview réalisée par Denis Gannay avec Cyril Dudon :
Sophie : "Au début de la scène c’était la surprise de voir à quel point les policiers ont pu réagir avec de la violence. Et au milieu de la scène j’étais tétanisée. Et quand il m’a gazée, là je savais plus où j’étais. Je me disais qu’est-ce qui m’arrive. Le premier réflexe c’était de me déplacer. Je me suis mise à l’écart."
Que pense-t-elle de la médiatisation de la vidéo de l'arrestation ?
Sophie : "La vidéo est utile pour moi. Sans la vidéo j’aurais pas pu me défendre. Mon avocat n’aurait pas pu me défendre. Je remercie le garçon qui a pu filmer. C’est grâce à lui qu’aujourd’hui je peux porter plainte contre le policier et dire voilà, il m’a attaquée. Il y a des preuves".
Sophie "Un policier assure la sécurité. Un policier n'agresse pas" :
Rappel des faits : ce que l'on voit exactement sur la vidéo
Sur la vidéo, on distingue une première femme crier aux deux policiers qui ceinturent le conducteur à terre : "il est seul, vous êtes à deux". Elle leur demande d'arrêter puis s'interpose physiquement. Elle tente de dégager l'étreinte du policier de l'homme interpellé en l'attrapant à bras le corps.
La seconde femme (Sophie) présente sur les lieux menace le policier de le frapper avec l'une de ses chaussures qu'elle tient à la main. Un autre homme, en orange, demande à l'homme interpellé (qui est à terre mais qui continue de s'opposer à son arrestation) de se calmer et d'arrêter.
L'image bouge et revient sur une sorte de mêlée de rugby. La première femme est "prise en sandwich", à terre, sous le policier qu'elle avait essayé de tirer en arrière.
L'autre femme (Sophie) a-t-elle ensuite frappé le policier avec sa chaussure ? Difficile à dire.
Quelques instants plus tard le policier frappe la première femme avec sa matraque. Puis il part chercher une bombe lacrymogène dans le coffre. Il lui envoie un jet de lacrymo au visage. Il repart vers la seconde femme, plus à l'écart (Sophie) et dirige un second jet de lacrymogène vers son visage.