Alors qu'un plan social est sur la table avec la suppression de 730 postes, la direction de l'usine Michelin à Joué-lès-Tours a annoncé le recrutement d'une dizaine d'intérimaires pour faire face à une augmentation temporaire de la production dans les ateliers caoutchouc, flap et membranes cuisson. Des embauches contre lesquelles s'insurgent les syndicats. "Les salariés appelés à être licenciés en fin d'année vont devoir former ces intérimaires. Vous imaginez le climat social qui va régner dans l'atelier ? C'est lamentable." commente un Délégué Syndical SUD.
Côté direction, on explique que le recours à l'intérim a toujours été de mise dans l'industrie. Pas question donc de s'en passer.
Les discussions entre grévistes et patronat étaient au point mort à midi.
730 emplois sur 930 supprimés sur le site de Joué-lès-Tours
En juin 2013, la direction de Michelin a annoncé la suppression de 730 emplois à Joué-lès-Tours et l’arrêt de la production de pneus poids lourds pour faire face à la baisse de la demande en Europe. L'atelier poids lourds de cette usine de Joué cessera sa production d'ici au premier semestre 2015. Le plan social prévoit le maintien de 200 salariés sur le site "pour travailler dans les produits dits "semi-finis". 250 pourraient bénéficier d'un aménagement de fin de carrières. Les 480 salariés restants se verraient proposer deux postes correspondants à ses compétences sur un autre site de Michelin en France.Ces mesures s'inscrivent dans un projet plus large de Michelin qui prévoit en tout un investissement de 800 millions d'euros et la création de près de 500 postes d'ici à 2019 dans l'Hexagone. Le groupe veut ainsi :
- Augmenter sa production de pneus de génie civil et agricole, ainsi que les produits semi-finis dans ses sites de Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire), du Puy-en-Velay (Haute-Loire ) et de Troyes (Aube), avec à la clé de nouveaux emplois.
- Michelin va aussi investir 220 millions pour moderniser son centre de recherche et développement et d'innovation à Clermont-Ferrand, siège du groupe.
- Le groupe continuera de produire à l'avenir des pneus poids lourds dans l'Hexagone dans son usine de La Roche-sur-Yon, en Vendée, qui bénéficiera d'un investissement de 100 millions d'euros en machines et de la création de 170 emplois. Sa capacité de production doublera d'ici à 2019 pour atteindre 1,6 million d'unités par an, dont 75% destinée à l'exportation.