Depuis jeudi, les historiens présents à Blois pour la 16ème édition du festival s'attaquent à une thématique dure et complexe: la guerre. Sous toutes ses formes. Qu'elle soit militaire ou économique, envisagée du point de vue de l'historien, du citoyen ou de celui du journaliste.
Il est une chose immuable, à Blois, que l'on retrouvne chaque année avec un plaisir non dissimulé au moment des Rendez-vous de l'histoire: ces centaines de visages concentrés qui ne perdent pas une miette des débats et des conférences, et parmi eux, toutes celles et ceux - souvent si nombreux! - qui prennent studieusement des notes. La plupart, des néophytes, mais tous curieux d'en apprendre un peu plus de notre histoire. Chacun, à sa manière attentive et curieuse de vivre le festival, nous rappelle à quel point les Rendez-vous de l'histoire qui se déroulent cette année jusqu'au 13 octobre sont devenus l'une des manifestations les plus passionnantes de France.
Cette année, la thématique retenue est celle de la guerre; elle a été choisie pour coïncider avec les célébrations l'année prochaine du centenaire de la Grande guerre (1914-1918). Pour l'historien Jean-Noël Jeanneney qui s'exprimait vendredi matin à l'occasion de la conférence d'ouverture du festival, il faudra se demander "pourquoi la Grande guerre a eu lieu", réfléchir au "sentiment d'absurdité" de la guerre et "ne pas s'arrêter là pour comprendre le retour continu de la folie des hommes de se tuer." Pour lui, "nous allons parler de la guerre, mais nous allons parler de la paix: ou comment la guerre est une défaite de la paix." Enfin, confronter les points de vue et les thèses des historiens sur le conflit de 14-18 "permettra aussi de réfléchir à notre siècle passé."
Reste que l'actualité fourmille de toutes aussi bonnes raisons de s'intéresser aujourd'hui à la thématique de la guerre : le conflit en Syrie, par exemple. A travers la guerre économique également, qui se manifeste par des pratiques hautement agressives dans des situations de concurrence exacerbée entre entreprises, voire entre Etats. Une conférence était d'ailleurs consacrée au sujet vendredi matin à la CCI. D'ici à dimanche, les raisons de rester scotché à son siège risquent d'être nombreuses.