Un tiers des électeurs de Fontgombault seraient... des moines bénédictins. Pour les "indignés" de la délibération contre le mariage pour tous, l'implantation d'une abbaye sur la commune pourrait en partie expliquer les positions tranchées prises par le conseil municipal.
La mairie de Fontgombault, dans l'Indre, a annoncé son refus de procéder au mariage de personnes de même sexe, dans une délibération prise par son conseil municipal. Ce conseil prévoit de démissionner s'il est contraint de célébrer une telle union, se référant même à "une loi naturelle supérieure aux lois humaines" pour appuyer ce refus.
Une abbaye bien implantée dans la vie de Fontgombault
Soixante-dix moines résident à l'abbaye Notre-Dame, à Fontgombault, soit un tiers des électeurs de la commune. Deux moines bénédictins siègent d'ailleurs au Conseil municipal. Le Père Abbé Pateau, supèrieur du monastère, soutient la délibération et s'étonne même de la polémique, contestant que quiconque soit tenu de poser un acte qui puisse aller contre sa conscience. Il assure que si les moines sont influencés par leurs convictions, "ils n'ont pas voté en tant que chrétiens mais en tant qu'habitants de Fontgombault".Séverine Reulier n'est pas de cet avis. La conseillère municipale va même plus loin. Elue sur la liste du maire Jacques Tissier, elle est en désaccord avec la délibération qui fait polémique. Interrogée par la Nouvelle République, elle explique que "le maire veut s'assurer le vote des moines aux prochaines élections municipales". Des élections auxquelles elle ne se représentera pas.
Reportage Emmanuel Tixier et Julien Bernier :