Pas de mariage gay à Fontgombault (36) pour cause de "loi naturelle supérieure aux lois humaines"

Le conseil municipal de Fontgombault, dans l'Indre, refuse de procéder au mariage de personnes de même sexe. Dans une délibération prise le 24 octobre, il affirme qu'il démissionnera s'il y était contraint et se réfère à "une loi naturelle supérieure aux lois humaines" pour appuyer son refus.

L'information est révélée par nos confrères de la Nouvelle République du Centre. Des habitants de Fontgombault sont indignés par le courrier qu'ils viennent de recevoir. Dans le compte-rendu du Conseil municipal, envoyé aux trois cents administrés, est stipulé que le "maire et ses adjoints...démissionneront...dans le cas où ils seraient contraints de procéder" à un mariage homosexuel. Le conseil municipal considère qu'une "loi naturelle, supérieure aux lois humaines" le lui permet.
La délibération du conseil municipal va plus loin et explique que les homosexuels étant "radicalement incapable de procréer un être humain qui soit issu de cette union et par conséquent de l'éduquer à titre de parents... il ne s'agit pas d'un véritable mariage"

Le maire, Jacques Tissier, n'en est pas à sa première provocation sur le sujet. En 2012, il avait déclaré qu'il était "hors de question de marier les pédés ". 

Drôle d'ambiance à Fontgombault

L'une de nos équipes s'est rendue sur place ce jeudi. Les habitants qu'ont rencontrés nos journalistes ne semblent pas étonnés par cette affaire. Ni étonnés, ni vraiment intéressés. Mais une poignée d'administrés (ceux qui ont dénoncé les faits) souhaite former un collectif afin de mobiliser une partie de la population. Ce collectif souhaite "rédiger une lettre d'excuse à destination de la communauté homosexuelle". Frédérique, Manon et André invitent, par ailleurs, les couples homosexuels à venir se marier a Fontgombault... et ainsi forcer le Conseil municipal à la démission. 

La préfecture de l'Indre prend acte du "voeu" du conseil municipal de Fontgombault

La préfecture de l'Indre a bien reçu la délibération du Conseil municipal et qualifie cette "décision" de "voeu". La sous-prèfète du Blanc indique avoir fait un "ferme rappel à la loi, par écrit, dans le cadre du contrôle de légalité, au maire de Fontgombault", rappelant notamment que "en refusant de célébrer un mariage, l'officier d'état civil s'exposerait à des poursuites pénales sur le fondement des articles 423-1 et 432-7 du code pénal, visant notamment le délit de discrimination".

Le maire persiste​

Le maire, rencontré par notre équipe, se montre ouvertement hostile à la loi Taubira. Il persiste dans l'idée de ne pas procéder au mariage de personnes de même sexe et n'a pas caché être viscéralement en désaccord avec François Hollande .
La sous-préfecture lui a adressé une note rappelant les risques encourus, en cas de propos pouvant donner lieu à des poursuites pénales.

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