Après quatre mois de grève et aucun arbitrage ministériel, deux mille sages-femmes manifestent dans les rues de Paris ce mercredi. Elles demandent au gouvernement de revaloriser leur métier.
C'est la troisième manifestation des sages-femmes depuis le début de leur mouvement. Les précédentes avaient rallié près de 5 000 personnes en novembre et près de 3 000 en décembre. Au moment où le cortège s'élancera de la place Denfert-Rochereau la huitième réunion du groupe de travail sur le statut des sages-femmes à l'hôpital débutera elle aussi. Une réunion mise en place par la ministre de la Santé, Marisol Touraine.
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Des divergences au sein même de la profession
Les quatre mois de grève ont révélé des divergences de fond au sein même de la profession. Le collectif à l'origine de la grève demande que les sages-femmes hospitalières puissent sortir de la fonction publique et obtenir un statut calqué sur le modèle des médecins hospitaliers. Les syndicats de fonctionnaires réunis en intersyndicale (CGT, CFDT, FO, SUD, Unsa), eux, se sont révélés hostiles à cette hypothèse, synonyme selon eux de précarité. Les intersyndicales de praticiens hospitaliers y sont également opposées, mais pour des raisons différentes : pour eux, l'émancipation des sages-femmes risque de déstructurer les salles d'accouchement et de mettre en danger les femmes et les bébés.Caroline Raquin, présidente du syndicat de sages-femmes ONSSF a l'impression de "se battre" contre les intersyndicales, alliées de circonstance du ministère, et juge "méprisante" l'attitude de Mme Touraine. Après "quatre mois de grève et une troisième manifestation, elle devrait nous répondre, nous recevoir" estime-t-elle.
Portrait d'une sage-femme d'Orléans :
Intervenants : 1.Gwennaëlle Voirin-Bonte, sage-femme 2.Elodie Tortay