Les déçus de la politique mais surtout les jeunes. Selon les premiers chiffres d’une enquête menée par l’Anacej, Association nationale des conseils d’enfants et de jeunes, 55% des 18-25 ans ne sont pas allés voter au premier tour des municipales.
55% des jeunes âgés de 18 à 25 ans, ne se sont pas déplacés aux urnes dimanche 23 mars (le taux d’abstention pour le deuxième tour sera connu dans quelques jours). C’est beaucoup plus que la moyenne générale : 36,45%.Plus précisément, sur ces 55%, 7 % n’y sont pas allés pour des problèmes d'inscription sur les listes électorales. Un chiffre en hausse à chaque scrutin.
Comment faut-il l’analyser ?
Selon Frédérick Pairault, délégué général de l'Anacej, ce n’est pas un vote de désintérêt mais un vote sanction. « Quand on interroge les jeunes, deux raisons ressortent. Les mensonges des politiques. 71% des jeunes ne vont pas voter car ils jugent les hommes politiques malhonnêtes. La deuxième raison avancée est, pour 45% d'entre eux, le décalage entre les préoccupations réelles et les campagnes, les programmes, les projets ». Un paradoxe puisque dans le même temps, l’enquête révèle que 70% des jeunes qui ont déjà voté ont vécu ce moment comme « important », 58% comme «d’émotion ».Que faut-il donc faire ?
"Le dispositif de participation, comme les débats au sein des structures scolaires, sont de bon sens. Les enjeux de la politique sont comprises mais ils ne votent pas pour autant. Dans les retours qu’on a, 61% des jeunes souhaitent le retour du réferendum. Ils veulent que le référendum soit de plus en plus appliqué, et que leurs résultats soient pris en compte. Ils souhaitent également, pour 58% d'entre eux, que soit organisé dans les établissements scolaires, plus de débats politiques lorsqu'une élection doit avoir lieu à l’instar de ce qui se fait déjà au Quebec ».L’enquête a été réalisée sur un échantillon de 1750 jeunes interrogés en ligne dont 750 « pré-votants » c’est-à-dire âgés de 15 à 17 ans et 1000 « primo-votants » les 18-25 ans.