La Fondation Brigitte Bardot proteste contre le spectacle de montreur d’ours prévu, ce dimanche, à Ardon. Elle dénonce des coutumes moyenâgeuses et immorales assimilables à de la maltraitance. Pour l'heure, le spectacle d'Ardon est maintenu.
Les associations observent une augmentation des spectacles présentant des animaux. La fondation Brigitte Bardot manifeste contre les montreurs d'ours. La ville d'Ardon est pointée du doigt.
La journée médiévale pour la fête de Saint Denis organisée à Ardon, le dimanche 5 octobre, fait débat. En effet, parmi les animations proposées troubadours, combats médiévaux, danses et spectacles … il y a également deux représentations d’un montreur d’ours.
La fondation Bardot dénonce des coutumes moyenâgeuses et immorales pour les ours
Des représentations dénoncées par la Fondation Bardot. Elle est déjà intervenue dans de nombreuses villes pour faire annuler les spectacles. Elle a fait annuler de nombreux spectacles, comme celui du 20 septembre 2014 à Rueil-Malmaison.
La fondation a envoyé au mairie d'Ardon comme aux maires des autres villes, un courrier expliquant : " Nous en appelons à vos qualités de cœur afin que vous preniez conscience du caractère indigne et immoral de telles exhibitions dans lesquelles la nature même de l’animal est inhibée, asservie pour le seul plaisir de l’homme ".
La fondation dénonce des " coutumes moyenâgeuses ", elle déplore le temps de transport autant que le spectacle lui-même : " Pour une heure de spectacle par jour, combien de kilomètres vivent-ils enfermés ? Ne pensez-vous pas que cela relève d’une certaine forme de maltraitance ? ". Elle rappelle également la nature potentiellement incontrôlable de l'animal : " L’ours, même asservit, reste un animal sauvage avec des réactions imprévisibles ".
Interviewé par nos confrères de France Bleu, Christophe Marie, porte parole de la Fondation Brigitte Bardot, explique : « L’animal sauvage tel qu’il est doit vivre dans un environnement qui corresponde à ses besoins. En ce qui concerne les montreurs d’ours, c’est exploiter un animal qui est enchaîné et le considérer comme un objet de plaisir. Nous ce que l’on aimerait, c’est que lorsqu’il y a des fêtes anciennes on montre d’autres traditions. Ce que l’on souhaite c’est qu’on respecte le besoin des ours et qu’on les laisse libres. »
" Je ne maltraite pas mon ours et je n’utilise pas de fouet "
Le montreur d’ours d’Ardon se défend. Il explique " mon ours n’a pas d’anneau au nez, je ne lui enlève pas les griffes et je ne lui lime pas les dents. En France, il est interdit de mutiler un animal depuis 1978. Cela existe dans les pays de l’est mais, ici, c’est très réglementé. Le seul dispositif autorisé est un collier, une laisse et un grillage pour protéger le public. Les animaux peuvent se défendre si on leur fait du mal".
Il explique : "Je ne le maltraite pas, je n’utilise pas de fouet. Cet ours a été acheté aux Etats-Unis où il était en captivité, il n’a pas été pris dans la nature. Ses parents étaient eux-mêmes élevés en captivité". Il termine en disant : "Je ne comprends pas la Fondation Bardot, pour moi, il n’ont pas de réels arguments ".
Pour l'heure, aucune annulation de ce spectacle à Ardon n'est prévue.
L'une de nos équipes a rencontré le montreur d'Ours cet après-midi. Reportage A.Moreau, F.Marcel: