Les femmes représentent environ un tiers des nouvelles contaminations par le VIH chaque année en France. Parmi elles, des femmes de plus de 50 ans qui "n'ont pas le réflexe du préservatif" lorsqu'elles refont leur vie après une séparation et un divorce.
En France en 2012, 1.980 femmes ont découvert leur séropositivité sur les 6.372 cas répertoriés en France, dont une grande majorité née à l'étranger, principalement en Afrique subsaharienne.
Les femmes de plus de 50 ans, nouvelle catégorie à risques
Chez celles nées en France, on a vu apparaître, au delà des prostituées et des toxicomanes, une nouvelle catégorie de femmes à risques, souvent diagnostiquées tardivement. Selon le Dr Karine Lacombe, infectiologue au CHU de Saint-Antoine à Paris, il s'agit des femmes de plus de 50 ans qui "n'ont pas le réflexe du préservatif" lorsqu'elles refont leur vie après une séparation et un divorce. "Je n'ai pas insisté pour qu'il fasse le test VIH parce que j'avais honte de l'âge qui ne manquerait pas d'être mentionné sur le compte-rendu d'analyse que j'aurais à lui montrer en retour", témoigne une patiente anonyme contaminée par un homme beaucoup plus jeune qu'elle avec lequel elle envisageait de vivre.Les antirétroviraux moins bien tolérés chez les femmes
Testés principalement sur des hommes et "dosés en fonction de leur morphologie", les traitements antirétroviraux sont globalement moins bien tolérés par les femmes qui rapportent davantage d'effets secondaires, comme la masculinisation et le vieillissement accéléré de leurs organismes.Les quelque 50.000 femmes séropositives qui vivent en France éprouvent par ailleurs des difficultés à recevoir un suivi gynécologique approprié alors qu'elles sont plus sensibles à la contamination par les papillomavirus, - des virus sexuellement transmissibles, qui sont à l'origine de la plupart des cancers du col de l'utérus -, souligne pour sa part le Dr Lacombe.
Un autre défi de taille sera de les accompagner dans leur vieillissement, alors qu'elles ont pour la plupart peu de moyens financiers. "Il nous faut identifier des solutions pour leur permettre de vieillir dignement. Quelle maison de retraite médicalisée les acceptera? A quel prix et qui paiera?", se demande le Dr Florence Brunel, médecin spécialiste du VIH à Lyon.