En août 2014, le centre Simon Wiesenthal avait révélé au monde entier l’existence de ce petit hameau du Loiret portant le nom de « La Mort-aux-juifs ». Il aura fallu l’intervention de l’Etat pour que le conseil municipal se décide à débaptiser le lieu-dit.
« La Mort aux juifs » est un tout petit hameau, une ferme et deux habitations rattachées à la commune de Courtemaux, 289 habitants. Aucun panneau n’indique le lieu. Ils ont été retirés il y a des années. La « Mort-aux-Juifs » ne figurait que sur le cadastre.
"Que ce nom soit passé inaperçu pendant les soixante-dix ans qui ont suivi la libération de la France du national-socialisme et du régime de Vichy est extrêmement choquant" s'était insurgé en août 2014 le directeur des relations internationales du centre Simon Wiesenthal, Shimon Samuel qui avait demandé, dans un courrier adressé au ministre de l’Intérieur, de débaptiser le hameau.
La requête avait été entendue à Courtemaux mais sans être suivie d’effet. Pis. Lors du conseil municipal de décembre, les élus ont refusé de débaptiser le lieu-dit. Ce qui a déclenché la réaction immédiate du sous-préfet de Montargis. Ce dernier a enjoint le maire du village, Michel Voulette, de rayer « La Mort-aux-juifs » du cadastre sous peine de le déférer devant le tribunal administratif. C’est aujourd’hui chose faite, le hameau est rattaché à ceux de « la Dogetterie» et des «Croisilles».
Une décision qui a une résonance particulière en ce jour-anniversaire de la libération du camp d'extermination nazi d'Auschwitz-Birkenau où un million de juifs furent exterminés.
Une première demande restée lettre morte
En 1992, le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP) avait effectué sans succès la même demande auprès du maire de l'époque, des autorités préfectorales et du ministère de l'Intérieur.