Le Panthéon, temple républicain des grands hommes... visite express

Les cendres de l'Orléanais Jean Zay sont transférées mercredi au Panthéon. Mais de quoi s'agit-il au juste "un transfert des cendres au Panthéon" ? Depuis quand cette tradition existe-t-elle ? Quelles anecdotes ? On vous dit tout !

Pierre Brossolette, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion et Jean Zay feront leur entrée au Panthéon mercredi. Véritable temple républicain à la gloire des "grands hommes", le Panthéon a plus de deux cents ans d'histoire derrière lui. Et autant d'histoires à raconter.

Une nécropole à la gloire de 71 grands hommes (et femme)

En 224 ans, des dizaines de personnalités ont été inhumées au Panthéon. Aujourd'hui, 70 hommes reposent dans l'édifice. Pour seulement deux femmes : Sophie Berthelot, enterrée avec son mari, le scientifique Marcellin Berthelot​. Marie Curie, lauréate des prix Nobel de physique et de chimie, est la seule femme à y avoir reçu l'hommage de la Nation.

Les cendres de nombreuses figures de l'histoire de France ont ainsi été transférées au Panthéon : Voltaire, Jean-Jacques Rousseau, sous la Révolution française ; Victor Hugo, directement inhumé dans la crypte en 1885, Jean Jaurès, Emile Zola, sous la IIIème République... Jusqu'à Alexandre Dumas, le dernier a y avoir fait son entrée, en 2002.

Le transfert des cendres est l'occasion d'un hommage des plus solennels, rendu par les plus hautes autorités. "Aux grands hommes, la patrie reconnaissante..." Ainsi en est-il du mémorable discours d'André Malraux (lui-même panthéonisé en 1996), lors du transfert des cendres du résistant Jean Moulin, en 1964.

► VOIR le discours d'André Malraux, ministre de la Culture, à l'occasion du transfert des cendres de Jean Moulin, le 19 décembre 1964 (Ina)

La tradition remonte à la Révolution française

Construite entre 1764-1790, l'église Sainte-Geneviève avait à l'origine été commandée par Louis XV. Elle ne sera transformée en Panthéon national qu'à la Révolution française, lorsqu'elle accueillera son premier "grand homme", Mirabeau... Dont les cendres seront par la suite exfiltrées ! Eglise, nécropole nationale... L'édifice ne cessera de changer de vocation, en fonction des régimes politiques. Ce n'est qu'en 1885 que le Panthéon gagne de nouveau son affectation purement civile.

Cette tradition républicaine, maintenue sous l'Empire et la Restauration, ne serait pas "ringarde" aux yeux des Français, à en croire une étude réalisée par le Crédoc. Selon le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie, seuls 31 % des personnes interrogées jugeraient ces hommages "démodés". 31 % d'entre elles estimant que cette pratique devrait même avoir lieu tous les ans !

Cette tradition n'existe-t-elle qu'en France ?

Non, d'autres pays ont leur Panthéon. Au Portugal, le Panteão Nacional comporte ainsi les sépultures d'une dizaine de personnalités, présidents de la République, joueur de foot ou chanteuse de fado. Il en est de même au Royaume-Uni, où l'abbaye de Westminster accueille non seulement les dépouilles des rois et reines d'Angleterre, mais également des hommes de lettres (Shakespeare, Rudyard Kipling), des hommes d'Etat (Clement AttleeBenjamin Disraeli).
Le programme de l'hommage parisien aux quatre panthéonisés
Mardi 26 mai
-départ à 15h45 des quatre cercueils de la porte d'Orléans, puis remontée de l'avenue du général Leclerc
-hommage place Camille-Jullian, à Port-Royal, avec lecture de poèmes
-arrivée des cercueils à la Sorbonne et hommage en présence de la ministre de l'Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem. L'université restera ouverte au public jusqu'à 21 heures 30.

Mercredi 27 mai
-cérémonie au Panthéon avec discours du président de la République à 17 heures
-fin de la cérémonie vers 19 heures
-le Panthéon restera ouvert au public de 20 heures à 22 heures

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