Jugés pour agressions sexuelles sur mineurs au tribunal correctionnel d'Orléans, les deux individus ont été reconnus coupables ce jeudi 22 novembre 2018.
Jugés depuis le 30 octobre au tribunal correctionnel d'Orléans pour des faits qui remontent à 1993, l'abbé Pierre de Castelet, 69 ans, a été condamné à 3 ans de prison dont 1 avec sursis ce jeudi 22 novembre 2018. Une peine légèrement supérieure a celle qu'avait requis le procureur de la République d'Orléans, Nicolas Bessonne, pour provoquer un "électrochoc" (3 ans de prison, dont 6 mois avec sursis).
Des obligations de soins ont également été requis pour Pierre de Castelet. Ce dernier a également pour interdiction d'exercer la fonction de prêtre et d'être en contact avec des mineurs.
L'ancien évêque d'Orléans (2002-2010), André Fort, 83 ans, a lui été condamné à 8 mois avec sursis pour avoir couvert les agissements du père Pierre de Castelet. Nicolas Bessonne avait également demandé de la prison ferme, assortie d'un mandat d'arrêt.
Il n'y aura pas de mandat de dépôt. Les deux jugés coupables disposent de 10 jours pour faire appel. Les trois parties civiles ont obtenu une indemnisation de 15000 euros, qui leurs seront versés par les deux hommes.
"Je ne pensais pas faire du mal à ces enfants"
Lors de l'audience, les trois victimes, constituées parties civiles, venaient demander aux prévenus d'assumer leurs responsabilités. L'abbé de Castelet a reconnu les attouchements pratiqués sur des jeunes vacanciers à l'été 1993, sous prétexte d'examens médicaux. Il a reconnu également que son cas faisait l'objet d'un "dossier", impliquant ainsi sa hiérarchie."C’est un dérapage… j’étais demandeur d’affection. J’étais isolé et très fatigué. Je ne savais pas que c’était mal, je ne pensais pas faire du mal à ces enfants. Je n’aurais pas dû le faire. J’avais le désir de me rapprocher d’eux. J'avais besoin de proximité émotive", avait-il alors déclaré...
"On a eu gain de cause. Je sais que certains ne l'auront pas forcément, mais aujourd'hui justice est faite. Je suis heureux de mon pays", a déclaré après le jugement Oliver Savignac, victime de Pierre de Castelet et partie civile. "Nous pouvons tourner la page."
"Cette décision montre que les victimes seront désormais écoutées. Nous avons tous l'obligation légale de dénoncer des faits semblables", a commenté pour sa part Edmond-Claude Frety, avocat des trois parties civiles.