Agriculture : face à la fièvre catarrhale, les éleveurs ovins vaccinent leurs bêtes

C'est une épidémie qui inquiète le monde agricole. La fièvre catarrhale, qui touche principalement les moutons et les vaches continue sa progression depuis le début du mois d'août. Si le Centre-Val de Loire est pour l'instant épargné, les agriculteurs préfèrent prendre les devants en vaccinant leurs bêtes.

Dans l'Eure-et-Loire, Étienne de Saint-Laumert, éleveur ovin s'approche de ses moutons munis d'une étrange seringue à la main. Avec la nouvelle fièvre catarrhale qui se propage dans les élevages du nord de la France, par exemple dans le Pas-de-Calais, cet éleveur de Thivars ne veut prendre aucun risque et préfère vacciner ses 750 brebis.

"Les éleveurs qui ont été touchés conseillent de vacciner. On essaye donc de suivre les conseils des autres éleveurs et du vétérinaire ", explique l'éleveur ovin, tout en pinçant le cou de sa brebis, avant de lui injecter une dose vaccinale d'un geste sûr. Une fois la brebis vaccinée, l'éleveur appose une marque bleue sur la bête pour la marquer comme étant protégée de la fièvre catarrhale.

Le premier cas arrivé des Pays-Bas et de Belgique a été confirmé le 5 août dernier. Depuis, une quarantaine de foyers épidémiques ont été recensés par le ministère de l'Agriculture. Le gouvernement a donc lancé une campagne de vaccination auxquels peuvent prétendre les éleveurs volontaires du nord-est de la France. Comme pour cet éleveur de Thivars, 6 millions de doses sont mises à disposition des éleveurs gratuitement via leurs vétérinaires.

Si aucun cas n'est pour l'heure à déplorer dans le Centre-Val de Loire, une partie du Loiret et de l'Eure-et-Loir ont été placés dans une zone régulée de 150kms autour des principaux foyers.

Qu'est-ce que la fièvre catarrhale 

Ces doses, Étienne de Saint-Laumert les a reçues ce mardi 20 août et a tout de suite organisé la vaccination. Un geste essentiel pour se prémunir de cette maladie virale se transmet par piqûre de moucherons et peut s'avérer mortelle pour les brebis et bélier.

On l'appelle aussi maladie de la langue bleue. Fièvre, trouble respiratoire, salivations, œdème de la face, cette maladie peut aussi s'avérer asymptomatique. Elle n'affecte pas les humains et n'a pas d'incidence sur la qualité sanitaire des denrées issues d'animaux malades (viande, mais aussi lait).

Vacciner pour éviter la catastrophe

Si le troupeau d'Étienne de Saint-Laumert était touché par la fièvre catarrhale, le préjudice économique serait conséquent. Il pourrait perdre de 20 à 40 % de son cheptel.

Les éleveurs saluent donc la gratuité des vaccins mis en place par le gouvernement, mais déplorent une mise en place trop tardive du dispositif. Car si le virus a été signalé début août en France, il sévit depuis l'hiver dernier aux Pays-Bas.

"Plus de 50 % de la viande d'agneau provient déjà en France de l'importation, prévient Étienne de Saint-Laumert. Si l'épidémie sévit sur le territoire, il n'y aura plus beaucoup d'agneaux français dans les assiettes". Pour l'heure, cet éleveur n'a vacciné qu'une partie de ses brebis. "La vaccination ne peut pas se faire sur des brebis qui sont en gestation ou en fin de gestation. On vaccinera donc les lots sur des périodes différentes".

Autre risque, le temps d'immunisation des brebis. "Il y a 20 jours entre le moment où on fait le vaccin et le moment où il est efficace", souligne l'éleveur. La vigilance de l'éleveur reste donc maximale malgré l'arrivée providentielle de ces vaccins. Étienne de Saint-Laumert espère avoir terminé la vaccination de ses 750 brebis d'ici la fin du mois de septembre.

En attendant, les lots vaccinés et non vaccinés ne seront pas mélangés pour prévenir tout risque en cas de contamination à la fièvre catarrhale.

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