Victor Plichon est éleveur de volailles à Mosnes en Indre-et-Loire. Son innovation : l'éclosion à la ferme pour améliorer le bien-être animal. Il est le seul finaliste de la région du concours Graines d'agriculteurs, organisé par le fonds de dotation des Jeunes Agriculteurs. Les votes sont ouverts jusqu'au 26 août 2024.
" Avant on recevait des poussins nés au couvoir qu'on élevait. Aujourd'hui on reçoit des oeufs qu'on dispose sur un lit de copeaux avec une machine et qu'on laisse éclore pendant trois jours", explique Victor Plichon, éleveur de 25 ans installé à Mosnes près d'Amboise en Indre-et-Loire depuis cinq ans.
C'est avec cette innovation de l'éclosion à la ferme qu'il participe au concours Graines d'agriculteurs, les trophées de l'installation, organisé par le fonds de dotation du syndicat agricole Jeunes Agriculteurs.
Améliorer le bien-être des poussins
Victor Plichon a adopté l'éclosion à la ferme pour permettre aux poussins de naître directement dans leur environnement de croissance et ainsi réduire la manipulation et améliorer le bien être animal.
"Avec l'éclosion à la ferme, même si les charges augmentent avec le gaz, on s'y retrouve grâce à des meilleurs résultats techniques et économiques", constate-t-il.
"Pour nous aussi, cela donne de l’autonomie et de la souplesse de travail : avant, nous devions être cinq, dans la nuit, pour décharger les volailles. Grâce à l’éclosion en bâtiment, c’est la machine qui positionne les milliers d’œufs sur un lit de gros copeaux. L’éleveur n’a plus qu’à venir nettoyer au fur et à mesure des éclosions, à l’horaire qui lui convient."
Absence d'antibiotiques et lumière naturelle
Pour l’instant, cette technique d’éclosion ne concerne que les poulets. Les pintadeaux arrivent déjà nés. Victor Plichon élève ses volailles de chair dans des bâtiments de 1200 m2.
Pour nourrir ses volailles, il cultive 160 hectares de céréales : blé, orge, colza, tournesol et millet.
Il a un contrat de production avec Nature d'éleveurs dont le cahier des charges exige "l'absence d'antibiotiques, l'enrichissement des milieux, une densité réduite et une lumière naturelle".
L'élevage, une passion depuis l'enfance
"J'ai toujours été à la ferme avec mon grand-père, sur les tracteurs dans le poulailler. Ca a toujours été une passion pour moi", confie le jeune éleveur qui passait ses week-ends et ses vacances dans la ferme familiale. Il a donc décidé de la reprendre en 2019.
Victor Plichon a passé un baccalauréat professionnel "Conduite et gestion de l’exploitation agricole" (CGEA) en apprentissage chez un éleveur bovin. Il a finalement terminé son apprentissage dans la ferme familiale avec son grand-père, son oncle et sa mère.
En 2019, il rachète les parts de son grand-père pour devenir associé. S’il était plutôt tourné vers les cultures il y a cinq ans, aujourd’hui, c’est l’élevage qui le passionne.
Il souhaiterait monter un nouveau bâtiment identique au sien pour installer son petit frère et travailler en famille.
Les 3 000 euros de dotation du concours Graines d'agriculteurs pourrait l'aider à concrétiser son projet.
Votes ouverts jusqu'au 26 août
Créé en 2011 et organisé depuis 2017 par Terres innovantes, le fonds de dotation du syndicat Jeunes agriculteurs en lien avec le ministère de l'agriculture et de l'alimentation vise à récompenser des agriculteurs nouvellement installés.
L'idée est de montrer les nouveaux visages de l'agriculture avec des profils innovants soit par des techniques soit par des modes d'organisation. L'objectif est de donner envie de s'installer en montrant des profils inspirants et économiquement solides.
L'édition 2024 met en avant des projets utilisant la technologie pour réinventer l'agriculture, réduire l'empreinte environnementale, augmenter l'efficacité et la rentabilité des exploitations et améliorer la qualité de vie des agriculteurs.
Ils sont dix finalistes sélectionnés par le jury. Le public a jusqu'au 26 août pour choisir son agriculteur préféré et surtout le projet qui le séduit le plus.