Le bras de fer entre Amazon et la justice française se poursuit. Après avoir fermé ses entrepôts pour 5 jours, le géant américain fait appel de la décision du tribunal de Nanterre et déclare que les livraisons aux clients français s'effectueront grâce à son réseau mondial de distribution.
Nouveaux rebondissements dans l'affaire qui oppose Amazon France à la justice : suite à la décision du tribunal de Nanterre du mardi 14 avril, condamnant Amazon à restreindre son activité sur les sites français et ne livrer que des produits alimentaires, médicaux ou d'hygiène, la direction du géant du e-commerce a pris la décision de fermer ses centres de distribution (dont celui de Saran dans le Loiret) pendant 5 jours, le temps d'évaluer les risques pour les salariés. Jeudi 16 avril, les clients français d'Amazon ont eu la surprise de recevoir un e-mail spécifiant que leurs commandes seraient bien honorées par un autre biais que le réseau de distribution français.
Amazon décide de contourner la fermeture de ses entrepôts français
Dans ce courrier, le directeur général d'Amazon France, Stéphane Duval, précise :
Nous continuerons de vous donner accès aux produits dont vous avez besoin, grâce à la solidité de notre réseau de distribution mondial et aux entreprises indépendantes qui vendent sur amazon.fr, sans restriction de catégorie.
Nous continuerons à servir nos clients en France au travers des entreprises indépendantes qui vendent sur Amazon, et grâce à la solidité de notre réseau de distribution mondial.
— AmazonNewsFR (@AmazonNewsFR) April 15, 2020
Depuis 2020, Amazon figure au 3e rang des distributeurs mondiaux avec des revenus issus de ses activités de commerce (hors Amazon Web Services et le cloud) à hauteur de 140,2 milliards de dollars. Le e-commerçant va donc faire appel à son réseau de distribution européen pour livrer ses clients français.
Amazon fait appel de la décision du tribunal de Nanterre
Mercredi 15 avril, la direction d'Amazon a décidé de faire appel de la décision du tribunal de Nanterre au motif que les termes de "produits alimentaires, d'hygiène ou de médicaments" étaient difficiles à déterminer. La société recense en effet plus de 250 millions de références. Il serait donc difficile pour le personnel de faire le tri...
(Extrait de la décision : le tribunal lui enjoint de restreindre son activité "aux seules activités de réception des marchandises, de préparation et d'expédition des commandes de produits alimentaires, d'hygiène et médicaux, sous astreinte d'un million d'euros par jour de retard et par infraction constatée")
Nous restons perplexes quant à la décision rendue par le tribunal, malgré les preuves concrètes apportées sur les mesures de sécurité que nous avons mises en œuvre, et faisons appel de cette décision. L'action syndicale qui a conduit à cette décision aura probablement des conséquences pour de nombreuses personnes dans notre pays, qu’il s’agisse de nos milliers de collaborateurs, des clients qui comptent sur nous en ce moment plus que jamais, ou des nombreuses TPE et PME françaises qui s’appuient sur Amazon pour se développer.
Pour l'heure, managers et partenaires sociaux des six centres de distribution français sont en train d'effectuer une évaluation des risques, pour permettre la réouverture des sites prévue lundi 20 avril.