Appel à candidatures : l'Anses lance son étude pour déterminer le caractère cancérogène du glyphosate

Saisie en 2018 par 4 ministres, l'Anses avait annoncé en février plancher sur le cahier des charges. Elle lance maintenant un appel aux chercheurs pour venir réaliser cette étude. 

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Chercheur de la région, de France ou d'ailleurs : c'est à vous que l'on s'adresse. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a lancé un appel à candidatures aux équipes de recherches publiques pour réaliser une étude à 1,2 million d'euros. Le but : déterminer, enfin, si le glyphosate est cancérigène ou non. 
  

La France se fait son propre avis


L'Anses avait été saisie par quatre ministres en 2018 pour trancher la question. Car à propos de ce pesticide bien connu, pas de consensus. "LE CIRC, agence internationale de recherche sur le cancer de l’OMS a en effet inscrit en 2015 le glyphosate sur la liste des substances cancérigènes probables alors que l’EFSA et l’ECHA ont conclu respectivement en 2015 et en 2017 que le glyphosate était peu susceptible de présenter un risque cancérogène", résume le communiqué ministériel. 

En attendant, l'Anses pourra d'ores et déjà retirer les autorisations de mise sur le marché de produits contenant du glyphosate, "dès lors que des alternatives existent pour chacun des usages couverts"
 

On pisse du glyphosate... et alors ? 


Le débat sur le glyphosate a repris de la vigueur en France en 2018, avec le lancement de la campagne des "pisseurs vlontaires de glyphosate". Des citoyens ont confié à des laboratoires des analyses d'urine, pour estimer le taux de glyphosate présent dans leur organisme. Dans la région, 5 départements ont vu des collectifs se créer. Les taux relevés chez les volontaires vont jusqu'à 3.51 ng/ml pour le recordman de Vendôme. En comparaison, le taux autorisé dans l'eau potable est de 0.1 ng/ml. 
 
La formule avait notamment été reprise pour un numéro d'Envoyé Spécial, mais pose question : que prouve-t-elle exactement ? Là encore, pas de réponse arrêtée. "L'INRS rappelle que pour le glyphosate urinaire, il n’existe pas de valeur biologique d’interprétation (VBI)", écrit CheckNews, le service de vérification de de Libération. La VBI est une valeur qui définit un seuil clé pour l'interprétation d'un résultat. 

En clair : l'Anses n'a pas fixé un chiffre à partir duquel la concentration de glyphosate dans les urines serait dangereuse pour la santé. La réglementation européenne ne s'est simplement pas, pour le moment, intéressée au sujet. A défaut, ces tests constituent bel et bien une base de données, si cette question devait elle aussi être tranchée. 
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