Des barrages contre les crues ? ce débat a été tranché il y a presque 30 ans, au terme d’une « bataille de la Loire » qui préfigura étrangement celle de notre Dame-des-Landes ? à ceci près que son enjeux concernait le quart du territoire français .
Sous la férule très autoritaire de Jean Royer qui était alors, dans les années 70 et 80, maire de Tours, les élus d’une vingtaine de départements, de la Lozère à la Loire atlantique, s’était en effet fédérés dans un établissement public, l’établissement public d’aménagement de la Loire et de ses affluents, pour ériger pas moins de 4 barrages géants sur la Loire et ses affluents ; Ces barrages étaient censés lutter à la fois contre les crues et permettre de multiplier les zones d’agriculture intensives et irriguées.
Il aura fallu l’occupation été comme hivers de l’un de ces sites, Serre-de-la-Fare dans la haute Loire, l’intervention du mari de la reine d’Angleterre et président du fonds mondial de la nature (WWF) et 10 000 manifestants dans les rues du Puy-en-Velay pour annuler, au bout de 10 ans de lutte, ces projets pharaoniques qui confondaient fleuve vivant et tuyaux de plomberie .
Malgré la résistance de Jean Royer, un débat, et un seul , permit au public des six régions concernées d’assister à la confrontation des arguments des partisans et des adversaires des barrages, c’était sur FR3, le 12 décembre 1988.
Parmi les débatteurs il y avait Bernard Rousseau, l’un des meilleurs experts côté opposants.
30 ans après, ce qu’il nous raconte sur ce passé nous éclaire sur le présent …
Aujourd'hui Bernard Rousseau continue son combat pour la reconquête d’une ressource en eau de qualité et pour la biodiversité des rivières. Il est membre du conseil d’administration de l’agence de l’eau Loire –Bretagne , après avoir été président de France Nature Environnement.