Elles n'ont pas fait l'unanimité mais ont véhiculé une vraie prise de position. Sang des règles, déforestation, racisme... Voici cinq pubs qui ont marqué l'année.
Omniprésente dans le monde réel comme sur les écrans, la publicité lasse. Elle est critiquée comme intrusive, mais aussi comme rétrograde, à coups de scandales sexistes ou racistes.Selon l'historien Laurent Martin : "la publicité n'est pas une science et sa valeur se mesure à son efficacité (...), non à celle de sa bienfaisance sociale". Un discours qui entre en résonance avec les accusations faites à la publicité de détourner des messages d'ouverture pour améliorer leur image : le pinkwashing, le greenwashing...
Pourtant, elle fait partie de notre paysage audiovisuelle, de notre culture et à ce titre participe - ou non - à l'évolution des représentations. Nous avons ressorti des tiroirs 5 pubs qui ont, en 2018, essayé d'évoluer.
"Alexa, recommence ma musique"
Sortie en juin, la publicité d'Amazon pour sa nouvelle enceinte connectée met en scène son outil hi-tech dans une situation bien singulière. L'Amazon Echo aide une jeune femme à avouer son homosexualité à ses parents.La marque choisit aussi de normaliser cette scène, s'y référant comme à un "moment du quotidien".
Du vrai sang dans une pub sur les règles
C'est la marque de serviettes hygiéniques Nana qui a enfin franchi le pas, en mars : fini, le liquide bleu aseptisé sur les protections périodiques. La pub, intitulée "Les règles, c'est normal" montre pêle-mêle une jeune femme réclamer une serviette hygiénique en soirée, un homme en train d'acheter un paquet, ou du sang coulant sous la douche. Les règles, c'est normal, "les montrer devrait l'être aussi". Ce qui ne règle pas, comme l'a fait remarquer une internaute, la question des "substances toxiques présentes dans les protections hygiéniques".
L'orang-outan dans la chambre
Censurée à la télévision britannique car jugée "trop politique", la marque de supermarchés Iceland a diffusé son spot sur Youtube, et récolté plus de 5 millions de vues. Dans cette séquence publicitaire, un bébé orang-outan saccage la chambre d'une petite fille, avant de lui expliquer qu'il a dû fuir sa forêt natale, mise en danger par la culture d'huile de palme.
"Tout sacrifier"
Sans doute la campagne qui aura fait le plus de bruit, outre-Atlantique mais aussi chez nous. En septembre, Nike choisit comme nouveau visage (entre autres) Colin Kaepernick.La marque prend une position forte dans une polémique qui ne s'est jamais éteinte depuis 2016. Il a deux ans, Colin Kaepernick, joueur professionnel de football américain, pose un genoux à terre durant la diffusion de l'hymne du pays. Il entend protester contre les violences policières à l'encontre des noirs américains.
Porté aux nues par certains, il est vilipendé par d'autres et n'a pas retrouvé d'équipe depuis la fin de son contrat. Nike en retient l'essence de son célèbre slogan : "Just do It".
Believe in something, even if it means sacrificing everything. #JustDoIt pic.twitter.com/SRWkMIDdaO
— Colin Kaepernick (@Kaepernick7) 3 septembre 2018
La publicité s'excuse
Mise en abyme finale par CreaPills, un média spécialisé dans l'innovation marketing. Le sport sorti cette année s'excuse auprès des femmes pour tous les clichés communément véhiculés par la publicité."Désolée d'avoir rasé des jambes déjà rasées, et de faire croire que manger un yaourt est le rêve de votre journée", peut-on entre autres entendre dans ce spot très drôle et acide.