Le Blanc (Indre) : la maternité sera fermée pendant tout l'été

L'ARS (Agence Régionale de Santé) annonce la fermeture de la maternité du Blanc (36) en juillet et août, à la demande de la direction du Centre Hospitalier Châteauroux-Le Blanc.

Annick Gombert, maire du Blanc, est en colère. Elle a appris lundi, via un appel téléphonique de la directrice de l'ARS (Agence Régionale de Santé), que la maternité du Centre Hospitalier du Blanc fermerait en juillet et août, impliquant le transfert d'une soixantaine d'accouchements vers la maternité de Châteauroux ou des hôpitaux de la Vienne.
Cette décision a été suggérée par le directoire du Centre Hospitalier de Châteauroux-Le Blanc en raison de difficultés de recrutement de personnels soignants pour pallier des absences durant l'été.

C'est ce que souligne un communiqué de l'ARS stipulant :
"La direction du centre hospitalier de Châteauroux-Le Blanc a constaté des difficultés majeures à remplir les plannings de la maternité du site du Blanc, à partir du 28 juin et pour les mois de juillet / août, et en a alerté l’ARS Centre-Val de Loire. Ces plannings incomplets concernent à la fois les sages-femmes, les infirmiers-anesthésistes, les médecins gynéco-obstétriciens, les pédiatres et les anesthésistes. Cette situation va conduire l’établissement à n’avoir, certains jours ou nuits de garde, que des équipes incomplètes, parfois constituées seulement d’intérimaires, ce qui pose de véritables problèmes en termes de sécurité et de continuité des soins."

L'ARS a donc suivi la recommandation du directoire de l'hôpital et suspendu l'activité estivale de la maternité du blanc.
Cette décision est combattue par le maire du Blanc et par le Comité de Défense des Usagers de l'Hôpital.
Ils ont annoncé la tenue d'une réunion publique ce samedi 9 juin à 14h dans la salle des fêtes.
Il y sera question de l'avenir de la maternité et des moyens de s'opposer à sa fermeture temporaire, dont le Comité de Défense affirme qu'il s'agit d'un prélude à une condamnation définitive.

Avant même cette mobilisation, les élus de l'Indre montent à l'assaut du ministère de la Santé. Le président de l'association des maires ruraux de l'Indre vient d'envoyer une lettre à la ministre concernée, Agnès Buzyn :
"Nous apprenons la décision de l’Agence Régionale de Santé de fermeture temporaire de la maternité de Le Blanc pour l’été.
Cette décision non seulement incompréhensible est ridicule puisqu’elle demande par voie de conséquence aux futures mamans, de bien vouloir patienter pour accoucher après l’été. Elle est aussi une véritable provocation. Vous savez la détermination de la population et des élus de l’Indre à vouloir préserver une offre médicale indispensable.
Aussi, provocation pour provocation, nous vous demandons de fermer l’ARS, non seulement pour l’été mais de façon définitive. Cette structure qui arbitre et décide, loin des nécessités et des réalités locales  n’est plus acceptable."


Pour l'instant l'ARS maintien la décision "au regard des enjeux de sécurité qui la fondent", sans doute aussi à cause du décès d'un nourisson, en avril, au sein de la maternité du Blanc. Un bébé terrassé par un hématome rétroplacentaire. Ce cas fait actuellement l'objet d'une enquête.











INFO FRANCEINFO. Le Haut conseil de l'Assurance maladie propose de multiplier les hôpitaux de proximité pour décharger les urgences.
Le Haut conseil pour l'avenir de l'assurance maladie qui rassemble des syndicats, des directeurs d'hôpitaux, et les représentants des caisses de sécurité sociale, a publié mardi 5 juin un rapport l'hôpital de demain, à la demande du Premier ministre. Franceinfo s'est procuré ce texte, et ses propositions sont très ambitieuses.

L'hôpital de demain qui est dessiné dans ce rapport s'articule autour des besoins du patient. Le malade continuera d'aller d'abord chez le médecin généraliste, mais si des soins plus importants sont nécessaires, il pourra aller dans un hôpital de proximité, où travailleront côte à côte des médecins urgentistes, des radiologues, des biologistes et aussi des médecins de ville, pour gérer les petites urgences comme les entorses.

Des hôpitaux plus nombreux, et plus petits
Les femmes enceintes, les patients atteints de maladie chronique et les personnes âgées seront également suivis dans ces "établissements de santé communautaires", selon le terme employé dans le rapport. C'est un scénario "de rupture" car il va à l'encontre de la tendance actuelle qui est de fermer les petites structures... Il faudrait même 550 à 600 hôpitaux de ce type.

Ensuite, à un troisième niveau, si le patient a besoin de soins plus pointus ou plus lourds, il sera admis dans un service hospitalier spécialisé, comme cela existe aujourd'hui dans les CHU.

Vers une future réforme ?
Le but est de décharger les urgences, mais la grande nouveauté est surtout de réunir sous le même toit médecins libéraux et hospitaliers. Les syndicats approuvent, et ils croient savoir que ce rapport sera étudié de près par le gouvernement, car Emmanuel Macron pourrait s'en inspirer pour réformer l'hôpital.

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