Budget 2025 : "comment verserons-nous le RSA?", la cure d'austérité du gouvernement menace les finances des 6 départements du Centre-Val de Loire

Ramener le déficit de la France sous la barre des 5% du Produit Intérieur Brut est l'objectif du premier ministre Michel Barnier. Pour y parvenir il demande un effort à tous les français et notamment aux collectivités locales. En Centre-Val de Loire, les 6 présidents de départements alertent sur l'éventualité d'une crise budgétaire majeure dès 2025.

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Trois mille deux cent trente milliards d'euros ou 3 000 230 000 000 €... De quelque façon qu’on l’écrive, le déficit de la France reste assez difficile à imaginer et est forcément vertigineux.

Trois mille deux cent trente milliards d’euros au 30 juin 2024, cela représente 112% de notre produit intérieur brut. Cela signifie que l’ensemble des richesses produites par notre pays est inférieur au coût réel du fonctionnement de la France. Ce constat induit des déficits, qui s’accumulent année après année, jusqu’aux 3 000 230 000 000 d’euros actuels.

Après le constat, place aux actes et Michel Barnier, le nouveau premier ministre post-dissolution, a fixé un cap.

Nous allons demander un effort de 60 milliards d'euros aux Français, je veux que cet effort soit juste et réparti équitablement (...) Je prends le risque d’être impopulaire mais pas d’être irresponsable.

Michel Barnier - Premier ministre

sur France Info

Côté impopularité, Michel Barnier n'en est plus au risque. Sa cure d'austérité a, bien sûr, choqué la gauche, mais elle a aussi courroucé des membres de sa propre famille politique.

C'est le cas en Centre-val de Loire où la totalité des présidents de conseils départementaux est étiquetée à droite.

Certains sont même dans le parti de Michel Barnier, Les Républicains.

C'est le cas de Jacques Fleury, à la tête du Conseil Départemental du Cher et qui a participé, ce mardi 15 octobre, à la réunion des présidents baptisée "G6 du Centre-val de Loire" à Orléans.

Comme tous ses collègues, il a signé un texte qui fustige les coupes budgétaires demandées par le gouvernement et particulièrement celles imposées aux collectivités locales :

EXTRAIT du communiqué : 

Si leur situation financière particulièrement singulière n’est pas prise en compte, voire même s’il est décidé de l’aggraver par une baisse des dotations de l’État, il est fort probable que les Départements, et cela malgré les nombreuses économies engagées, ne puissent pas voter leur budget au début de l’année 2025 (n’étant pas en mesure de voter un budget en équilibre).
Ce serait alors aux préfets d’intervenir et de gérer cette situation de crise. Les versements d’allocations sociales comme le RSA ou l’APA, les versements aux EHPAD, aux collèges etc.… pourraient ne plus pouvoir être effectués. (Orléans, le 15 octobre 2024).

Autrement dit, les présidents des six départements du Centre-val de Loire menacent de reculer devant l'obstacle, de ne pas assumer la responsabilité de réduire leurs budgets et de laisser à l'État, à travers les préfectures, le soin de faire passer la pilule.

Pour Jacques Fleury, Président (L.R) du Conseil Départemental du Cher, il n'y a pas d'alternative à la position unie des présidents de départements.

Unis, déterminés, nous tirons la sonnette d'alarme pour que le Gouvernement entende les messages envoyés, visant à ce que la copie du projet de loi de finances soit revue. Les Départements sont disposés à faire des efforts mais pas à n'importe quel prix !

Jacques Fleury - Président du Conseil départemental du Cher

sur le réseau X (ex-Twitter)

Une affirmation en partie tempérée par la volonté des six président(e)s de poursuivre leur action au service des citoyens.

Ainsi, le Président (UDI) du Loiret, Marc Gaudet, admet que son assemblée va se pencher sur son projet de budget 2025 et tenter de trouver des solutions. Dans son département, la potion amère sera constituée d'un effort de réduction compris entre 13 et 20 millions d'euros.

Les pistes sont celles de la baisse des investissements, par exemple retarder les réfections des chaussées ou réduire les subventions aux associations.

L'enjeu du RSA et de l'aide sociale

Mais l'interrogation majeure pour les départements concerne l'action sociale, tout particulièrement leur capacité à maintenir le versement du Revenu de Solidarité Active.

Ce RSA est en constante augmentation en France. Fin 2020, 2,06 millions de foyers bénéficiaient du revenu de solidarité active (RSA), ce qui représentait une hausse de 7,4 % par rapport à fin 2019.

Cette forte augmentation était consécutive à la crise sanitaire. 

Et depuis cet effet de bascule, les départements doivent résoudre la quadrature du cercle.

Leurs recettes fiscales ont baissé en raison de la crise immobilière, moins de rentrées via les droits de mutation (« frais de notaire ») et plus de dépenses sociales avec le RSA ou l'APA ( l'allocation personnalisée d'autonomie en faveur des personnes âgées et dépendantes).

"Il y a 10 ans, les compensations de l'État sur les aides individuelles de solidarité étaient de 70%, elles sont seulement de 40% aujourd'hui, alors que le coût du RSA a plus que doublé sur la même période"

Philippe Gouet, président du conseil départemental du Loir-et-Cher

France Bleu Orléans

Pour l'instant, les départements, mais aussi la Région, les communes ou les intercommunalités espèrent un infléchissement du projet gouvernemental de budget pour 2025.

Pour rappel, l'effort de l'ensemble des collectivités locales françaises est de 5 milliards d'euros.

Les députés examineront le texte en séance publique à partir du 21 octobre, dans une ambiance que l'on annonce explosive.

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