C’est la troisième grève dans l’Éducation nationale depuis le début de l’année. Les enseignants se mobilisent pour une nouvelle journée nationale contre la réforme du collège et le "choc des savoirs". Des défilés ont été organisés un peu partout dans la région.
Ce mardi 2 avril est une nouvelle journée de mobilisation pour les enseignants de collège. L’intersyndicale enseignante (FSU, CGT Educ Action, Sud Éducation et FO) manifestera contre le "choc des savoirs", une réforme qui vise à transformer l’enseignement au collège.
Groupes de niveaux ou groupes de besoins ?
Premier point de cristallisation, l’instauration de groupes de niveaux comme les appelle le Premier ministre Gabriel Atal, ou groupes de besoins, selon la paraphrase de Nicole Belloubet, ministre de l’Éducation nationale.
En d’autres termes, le gouvernement souhaite mettre en place des groupes en maths et français en 6ème et en 5ème, "nos élèves progressent", avance Nicole Belloubet. La mise en place de cette réforme est décriée par certains professeurs comme l’explique Matthieu Pichard, co-secrétaire de la FSU du Cher. "Des études internationales montrent que ça n’apporte pas de plus-value ni pour les groupes faibles ni pour les groupes plus fort et surtout cela implique de trier nos élèves ce que nous refusons pour des raisons évidentes de discrimination".
Pour ce porte-parole local de la FSU, la solution serait de réduire le nombre d’élèves en dédoublant les classes, tout en conservant des groupes homogènes. "C’est important de créer des classes où tout le monde peut s’aider, de créer une émulation sur l’apprentissage", argue Mathieu Pichard. Pour mettre en place cette réforme, le gouvernement envisage de supprimer l’heure de technologie et de la remplacer par ces groupes de niveau. "C’est inadmissible de supprimer une matière, mais en plus cela ne sera pas suffisant. On va aussi nous demander de piocher dans la marge des établissements, par exemple sur le dédoublement des classes de science", s’inquiète Matthieu Pichard.
Des postes supplémentaires ?
2 300 postes supplémentaires seraient déployés pour la mise en place de la réforme. Une annonce qui laisse Matthieu Pichard perplexe. "Il va falloir que Nicole Belloubet nous explique comment elle finance ces postes, avec une coupe budgétaire de 692 millions d’euros. Sans compter que le métier n’est plus attractif et qu’il manque des candidats pour présenter les concours". Le gouvernement annonce déjà que ces groupes de niveaux pourraient être étendus aux 4èmes et 3èmes à la rentrée 2025.
Sans brevet, pas de lycée
Autre crispation sur cette nouvelle réforme, l’entrée au lycée qui devient plus difficile. Sans le brevet, il ne sera plus possible de s’inscrire, ni en lycée général, ni professionnel. Une classe prépa seconde sera instaurée pour les élèves qui n’auront pas le brevet. Pour les syndicats, cette réforme signe la fin du collège unique. "Pourquoi cette prépa plutôt qu’un redoublement ? Les élèves vont passer une année dans un rythme différent qui augmente le risque de décrochage scolaire", s’interroge Matthieu Pichard.
« C’est une vraie désillusion, une perte de sens du métier », se désole Matthieu Pichard, co-secrétaire de la FSU du Cher.
Les enseignants restent déterminés à lutter contre cette réforme. À Bourges, Tours, Blois, Orléans, Dreux et Chartres, des défilés ont été organisés. En complément de cette journée de grève nationale, une manifestation est prévue ce dimanche à Paris.