Le cancer du col de l'utérus peut être évité dans 9 cas sur dix grâce au frottis

C'est la semaine de prévention et de dépistage du cancer du col de l'utérus. Elle se poursuit jusqu'au 28 janvier. A Tours, le centre hopitalier se mobilise contre ce cancer responsable d'un fort taux de mortalité chez des femmes souvent jeunes.

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Le cancer du col de l'utérus peut être évité dans 9 cas sur 10 grâce au frottis de dépistage, rappelle l'Institut national du cancer (INCa) dans le cadre d'une nouvelle campagne d'information sur cette pathologie qui tue environ un millier de femmes par an en France.

Organisée à l'occasion de la semaine européenne de prévention et de dépistage du cancer du col de l'utérus qui débute lundi, la campagne s'inscrit, selon l'INCa, "dans la perspective d'une généralisation du dépistage organisé" de ce cancer qui devrait intervenir l'an prochain.

Elle se déroule à la fois à la radio et sur le web où un film d'animation pédagogique et des outils d'information (cartes, dépliants, affichettes) seront disponibles.

A Tours, le centre hospitalier se mobilise contre ce cancer responsable d'un fort taux de mortalité chez des femmes souvent jeunes.
C'est la semaine de prévention et de dépistage du cancer du col de l'utérus. Elle commence aujourd'hui et va durer jusqu'au 28 janvier. A Tours, le centre hopitalier se mobilise aussi contre ce cancer responsable d'un fort taux de mortalité chez des femmes souvent jeunes. Intervenant : Dr Somany Sengchanh, médecin coordinateur Centre de coordination du dépistage des cancers, CHRU de Tours. ©France 3 Centre-Val de Loire

Toucher 40% des 25-65 ans

L'objectif est de toucher les quelque 40% de femmes âgées de 25 à 65 ans qui n'effectuent pas de frottis de dépistage à titre individuel tous les trois ans, comme le recommandent les autorités sanitaires.

Ces frottis permettent de repérer des lésions précancéreuses et de les traiter avant qu'elles ne se transforment en cancers. Encouragés depuis les années 1980, ils ont déjà conduit à une baisse importante du nombre de nouveaux cancers du col de l'utérus.

En 2015, ce nombre avoisinait les 3.000 d'après l'INCa mais avec une augmentation des cancers graves, entraînant une diminution de la survie à 5 ans de 68% dans les années 90 à 62% dans les années 2.000.

Selon Frédéric Debels, responsable du département du dépistage à l'INCa, la généralisation du dépistage organisé, avec des relances périodiques envoyées aux femmes concernées, devrait permettre de réduire encore de 30% les nouveaux cas et les décès par cancer du col.

Il relève que près d'une femme sur 2 ne se fait plus régulièrement dépister après 50 ans parce qu'elle est en général moins bien suivie sur le plan gynécologique après la ménopause.

Taux de dépistage faible

Le taux de dépistage est également très insuffisant chez les femmes vivant dans des milieux défavorisés, en situation ou atteintes de maladies de longue durée, alors qu'il "permet d'éviter 9 cancers sur 10".

Avant de généraliser le dépistage organisé, 13 départements ont mis en place une expérimentation qui a donné des résultats "très encourageants", selon Nathalie Beltzer, de l'agence Santé publique France, co-auteur de l'évaluation publiée lundi dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH).

L'expérimentation a notamment permis d'augmenter de 12 points le taux de dépistage des femmes âgées de 25 à 65 ans, même si des disparités subsistent selon les départements (avec des taux de couverture qui vont de 41,6% en Martinique à 72,5% en Alsace).

Dans un éditorial publié par le BEH, les responsables de Santé publique France et de l'INCa précisent qu'une "montée en charge progressive" du dépistage organisé aura lieu au cours de l'année 2017, avant "la généralisation du programme prévue en 2018".

Les cancers du col de l'utérus sont principalement provoqués par des virus de la famille des papillomavirus humains (HPV), des virus qui se transmettent par voie sexuelle.

Au-delà des frottis de dépistage, il existe également un vaccin anti-HPV qui permet d'éviter les lésions pré-cancéreuses. En France, ce vaccin est recommandé chez les jeunes-filles âgées de 11 à 14 ans, avant qu'elles n'entament une vie sexuelle.

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