Une publication de l'Insee datée du 8 avril montre les mouvements de population massifs ayant eu lieu au moment du confinement, le 17 mars dernier. En effet, environ 42 000 personnes ont quitté la région Centre-Val de Loire tandis que 73 000 sont arrivées.
Entre l'annonce du confinement le 16 mars et sa prise d'effet le 17 à midi, la région Centre-Val de Loire a gagné, en net, entre 24 000 et 54 000 résidents. En effet, un véritable chassé-croisé a vu arriver dans différentes régions de France des habitants de Paris fuyant la capitale, tandis que les touristes rentraient chez eux en urgence. C'est l'une des conclusions d'un rapport de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), publié le 8 avril.
Des mouvements de populations massifs
L'Insee s’est appuyé sur des données de l’opérateur Orange pour mettre au point une estimation de la nouvelle répartition de la population sur le territoire. Ces données sur les mouvements de population pourraient s'avérer essentielles afin de dimensionner l'offre de soin à l'échelle départementale. Les statistiques, que l'Insee invite à prendre avec un peu de prudence, indiquent que plusieurs phénomènes sont à l'oeuvre dans ces mouvements de population "massifs".D'une part, comme on pouvait s'y attendre, les gens rentrent chez eux. "Près de 1,4 million de résidents métropolitains ont quitté un département où ils étaient de passage pour rejoindre leur département de résidence" annonce l'institut, et "un flux net de 610 000 à 820 000 personnes" a quitté le territoire. "Il s'agit d'un solde entre des départs et des retours en métropole - résidents étrangers de passage en France qui rentrent chez eux a priori et réciproquement", avance l'Insee.
Qui part, qui reste ?
D'autre part, comme les utilisateurs des réseaux sociaux n'ont pas manqué de le partager en masse au début du confinement, Paris a vu ses habitants partir en masse. "Paris intra muros, voit sa population présente en nuitée diminuer de 580 000 à 610 000 personnes, soit un quart de sa population présente en nuitée avant le début du confinement." Parmi ces départs, 40% sont des résidents d'autres départements de passage à Paris, rentrant chez eux, et 33% sont "des Parisiens sont allés s'installer dans un autre territoire". Depuis les étudiants précarisés échappant à leur 9m² sous les toits auprès de leur famille jusqu'aux habitants fortunés décidant de passer leur confinement dans leur résidence secondaire en "Province", la capitale s'est vidée.A l'échelle de la région, les départs et les arrivées simultanés rendent la situation difficile à lire. En Indre-et-Loire, par exemple, entre 13 000 et 15 000 résidents du département sont revenus, tandis qu'entre 10 000 et 11 000 Français non-résidents sont repartis. Il faut ajouter à cela qu'entre 27 000 et 31 000 étrangers ont quitté la région à l'annonce du confinement. Au total, les départements de l'Eure-et-Loir et du Loir-et-Cher ont le solde net le plus important, autour de 4% de leurs nuitées avant confinement. A l'inverse, l'Indre a vu un peu de plus de départs que d'arrivées, à hauteur de 1% environ.