CARTES. Un logement sur 10 est vacant en Centre-Val de Loire et la situation empire chaque année

Une récente étude de l'Insee consacre le Centre-Val de Loire comme la deuxième région la plus concernée par les logements vacants de France. Et, face à la désertification des zones rurales, la situation ne risque pas de s'arranger.

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Le Centre-Val de Loire, médaille d'argent. Mais dans une catégorie où il n'y a pas de quoi vanter des scores élevés. Selon une étude de l'Insee, publiée le 16 janvier, la région compte ainsi 141 000 logements vacants. Soit un logement sur dix (10,1%), bien au-dessus de la moyenne en France métropolitaine, qui s'élève à 8,1%.

Le Centre-Val de Loire est même la deuxième région de métropole dans ce triste classement, à 0,1 point de la Bourgogne-Franche-Comté.

Le Berry à la peine

Et, comme toujours, la situation n'est pas lisse à l'échelle de la région, mais varie très fortement en fonction des départements.

Ainsi, comme l'indique la carte ci-dessus, le Berry est le plus touché par la vacance de logements. Dans le Cher, la proportion monte à 12,9%, et à 13,3% dans l'Indre. Les deux se classent dans les cinq départements de France métropolitaine où cette part est la plus haute. L'Insee note que le Berry s'inscrit dans une "diagonale des faibles densités", aussi connue sous le nom peu flatteur de "diagonale du vide", et qui traverse la France "des Ardennes au Massif central".

L'institut note aussi que, dans ces départements, "les résidences principales sont les plus anciennes", avec la moitié d'entre elles construites avant les années 1970. Et, dans les faits, toujours selon l'Insee, plus les logements d'un territoire sont anciens, plus le taux de vacance est élevé.

Le casse-tête de la ruralité

Anciens, voire mal entretenus, et donc difficilement habitables, regrette Harold Huwart, maire de Nogent-le-Rotrou et vice-président de la région délégué à l'économie. Lui milite pour que l'État mette "autant de moyens pour rénover l'habitat existant que pour en construire de nouveau". Car, aujourd'hui, "le seul levier qu'on a pour développer l'habitat, c'est de construire de nouveaux logements, notamment en périphérie des villes, mais les logements dont on aura besoin en 2050, on les a déjà".

Seulement, il le sait bien, l'opération n'est pas toujours rentable pour un propriétaire. "Les travaux coûtent très cher, et le loyer, c'est difficile..."

Pour contrer ce phénomène, une quarantaine de communes ont instauré une taxe sur les logements vacants. "Pas pour matraquer les propriétaires, insiste Harold Huwart. Mais un moyen de les faire réfléchir, et d'accélérer la remise sur le marché."

Les métropoles relativement épargnées

L'Insee note que cette taxe n'est, aujourd'hui, appliquée que par des communes du Loiret ou de "la frange francilienne d'Eure-et-Loir". Soit les zones de la région les moins touchées par la vacance des logements. Le Loiret, l'Eure-et-Loir, ainsi que l'Indre-et-Loire (portée par Tours), affichent les taux les moins élevés du Centre-Val de Loire, tout en restant au-dessus de la moyenne nationale (de 8,6% en Touraine à 9,1% dans le Loiret).

Les différences sont aussi visibles au sein des départements, entre zones rurales et zones urbaines. L'Insee note que le taux de vacance atteint 12,5% dans les communes situées en dehors d'une aire d'attraction d'une ville. C'est aussi dans ces territoires que les constructions de logements neufs sont les plus rares, et que les prix sont les plus bas.

À l'inverse, moins de 8% des logements sont vacants dans les aires d'attraction d'Orléans et Tours, les deux métropoles de la région. La communauté de communes Touraine-Est Vallées (la périphérie est de Tours) affiche le taux le plus faible de la région, à 5,4%. Suivie par la CC Touraine Vallée de l'Indre (périphérie sud de Tours) et la CC de la Forêt (périphérie nord-est d'Orléans).

Aussi importants soient-ils déjà, les chiffres de la vacance en Centre-Val de Loire ne sont pas près de se stabiliser. Ainsi, entre 1990 et 2020, le nombre de logements vacants a progressé, en moyenne, de 2% chaque année dans la région. Et la baisse de la population et le vieillissement en zone rurale ne devraient pas arranger les choses les prochaines décennies.

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