La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, l'a annoncé jeudi 4 juin : une prime à l'embauche d'apprentis, d'un montant de 5.000 à 8.000 € sera versée aux entreprises pour tout recrutement à venir. Le but est de stimuler le recrutement d’apprentis.
Jeudi 4 juin, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud a annoncé un plan de relance de l'apprentissage, le but étant de maintenir le niveau de progression qui était de 16% en février 2020. Le Gouvernement met ainsi plus d'un milliard d'euros sur la table. La décision de prendre des apprentis pour la saison prochaine se prenant actuellement, il était donc nécessaire de poser un premier jalon en attendant un plan sur l’emploi des jeunes attendu à la mi-juillet. Près de 500.000 apprentis sont concernés en France.
Une aide à l'embauche entre 5.000 et 8.000 euros
L'aide à l’embauche sera de 8.000 euros pour les majeur(e)s et de 5.000 euros pour les mineur(e)s pour les entreprises qui recruteront un apprenti ou une apprentie jusqu’au 28 février 2021. Cette aide est actuellement de 4.125 euros et est réservée aux entreprises de moins de 250 salariés pour des diplômes au niveau inférieur ou égal au bac. Le dispositif sera désormais élargi au post-bac jusqu’au niveau de la licence professionnelle et à toutes les entreprises de tous les secteurs d'activité.
La première année d’apprentissage aura donc un coût quasi nul pour une entreprise qui recrutera un apprenti ou une apprentie jusqu’à 21 ans. Entre 21 et 25 ans, cela représentera un reste à charge d’environ 175 euros par mois.
Les apprentis en CFA sans contrat bénéficieront d'une inscription de six mois
Autre disposition du plan de relance de l'apprentissage, les apprentis en CFA qui n'auraient plus de contrat ou qui auraient des difficulutés à trouver un patron pourront tout de même rester en CFA pendant six mois, au lieu des trois mois actuels.
La région Centre-Val de Loire depuis longtemps investie dans l'apprentissage
En Centre-Val de Loire, l'apprentissage concernait 20.000 jeunes en 2019. Historiquement, la région est très engagée dans ce domaine. Il y deux semaines, la plateforme "bourse de l'apprentissage et de l'alternance", mettant en relation employeurs et futurs apprentis a été lancée pour faire face à l'après crise du coronavirus, bien avant les mesures prises par la ministre du Travail :
"Un plan d'urgence était indispensable, explique Cathy Münsch Masset, vide-présidente déléguée à l'éducation et à l'apprentissage de la région Centre-Val de Loire. Mais je ne vois pas pourquoi ces dispositions concernent toutes les entreprises de tous secteurs, alors que certaines comme les grandes surfaces par exemple, n'en n'ont pas besoin".
Toujours concernant le plan d'urgence, Cathy Münsch Masset se dit satisfaite sur certains points, mais également très inquiète : "Quant au maintien des inscriptions en CFA de six mois lorsque l'apprenti n'a plus de contrat, ça n'est pas suffisant. Ce n'est pas sûr qu'il retrouve un nouveau patron en ce lapse de temps, alors que beaucoup de petites entreprises, d'artisans ou de commerçants dans le contexte de la crise du Coronavirus sont en difficulté financière et ne savent pas s'ils vont pouvoir reprendre leur activité. Nous aurions préféré un an".
L'élargissement de l'aide aux post-bac en revanche, est une bonne chose selon la vice-présidente :
"Nous avons remarqué que les jeunes aujourd'hui ont envie de cette alternance, même en post-bac. Ça s'est démocratisé et l'apprentissage est moins stigmatisé qu'avant".