Cher : des tatoueurs se mobilisent pour mettre en place un code de déontologie

Alors que le nombre de tatoueurs s'est multiplié par 100 en 30 ans, ces artistes restent des clandestins. Sans statut officiel de la profession, difficile d'encadrer les dérives. Pour se protéger, et protéger leurs clients, des tatoueurs du Cher ont pris l'initiative d'un code déontologie. 

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En 2016, plus d'un Français sur 10 était tatoué. Plus de 10 000 salons émaillent le territoire, chargés de faire surgir des touches d'encre sur les corps des volontaires. 
 

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Tatoueur, une profession fantôme 


Seulement voilà : la profession de tatoueur n'existe pas. Officiellement, seuls les médecins, les infirmières et les esthéticiennes sont autorisés, en France, à pratiquer ce qu'on appelle une "effraction cutanée" : traverser la barrière de la peau d'autrui. 

"Sans statut professionnel, on ne peut pas avoir d'apprenti dans nos ateliers, puisqu'on ne peut pas leur transmettre un savoir qui n'existe pas. On ne peut pas avoir d'assurance professionnelle", liste Stéphane Chaudes-Aigues, tatoueur et président du regroupement professionnel Tatouage et Partage. 

Lui soutient l'initiative de deux tatoueurs du Cher, François Branco-Gomes, qui exerce à Aubigny-sur-Nère, et Bop John, de Bourges. Après la dernière convention du tatouage de Bourges, en juin 2018, ils ont entrepris de travailler sur un code de déontologie à l'usage de la profession. 
 

La chasse aux dérives


"On a pris la température tout l’été, en allant démarcher les tatoueurs dans leur studio, il s’avérait que ce malaise était existant et partagé par tous : des tarifs prohibitifs ou trop bas, du travail clandestin, des soins mal effectués…" raconte Bop John.

Avec ses confrères, il a tenu ce 12 novembre à Bourges la première concertation sur le statut du tatoueur et la déontologie. Le juriste Benoît Dévédec, présent, explique : "L’optique est d’améliorer l’image de la profession, et de faire en sorte que les professionnels du tatouage pratiquent dans de meilleures conditions, entre eux ou avec leurs clients."
 
La première menace qui pèse sur les tatoueurs : les "scratcheurs", qui exerce depuis chez eux, à des prix souvent très bas et au mépris des règles d'hygiène essentielles. Mais Tatouage et Partage liste, dans un document de soutien à la charte, d'autres problématiques. 

Cela va de l'absence d'une concertation sur les prix à la diffamation entre confrères. Autant de pratiques qui nuisent à l'image de la profession. 

"On veut faire notre boulot, artistique et artisanal, et que les gens puissent dire : on y va, puis on dort sur nos deux oreilles", conclut Bop John.


 
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