C'est devenu une tradition dans le Cher : la foire aux ânes et aux mules de Lignières. C'est le grand noir du Berry qui a attiré tous les regards, lundi 5 juin. La race du pays est pourtant en perte de vitesse et menacée d'extinction.
Tourner en rond, pour un canasson, ce n'est pas la panacée. Des ânesse suivies de leurs petits sont là pour être jugées, à l'occasion de la foire aux ânes et aux mules de Lignières, dans le Berry.
Ici, on ne badine pas avec le grand noir du Berry et les concours sont là pour promouvoir une race en perte de vitesse.
Un risque d'extinction
"Cette catégorie représente vraiment l'avenir de la race. Effectivement au sein de la race il y a un souci au niveau de la reproduction", regrette Paul Jacobs, membre de l'association française de l'Ane Grand Noir du Berry
Et les petits ânons présent dans cette foire sont autant de miracle sur pattes. En 2016, il n'y a eu que 14 naissances du Grand Noir du Berry. Cette année, on en a compté 25. Un chiffre qui laisse présager l'extinction de la race sauf à lui trouver une bonne étoile ou un bon usage...
"Il y a ce moment une petite vibration autour de jeunes agriculteurs tournés vers le bio et qui ont envie d'aller jusqu'au bout", espère Mike Baudimant, également membre de l'association,
Des ânes maraîchers
A Villeneuve-sur-Lot, dans le Lot-et-Garonne, une école des ânes maraîchers a vu le jour. Un véritable retour aux sources, qui permet d'utiliser l'âne comme un outil pour ces agriculteurs.
"Autrefois, on utilisait les animaux pour travailler le sol, puis la mécanisation est venue et on a diversifié les cultures. Mais aujourd'hui, pour un maraîcher bio qui travaille sur des petites surfaces d'un ou deux hectares, l'âne est outil de travail qui correspond parfaitement. C'est un animal léger, polyvalent...", détaille Pascal Sachot, de l'école naitonale des ânes maraîcher.
Et le Grand Noir a toutes ses chances. Cette école est sûrement une solution pour pérénniser la race, ou éviter l'abandon de plus en plus fréquent des ânes, l'autre fléau qui touche les bêtes aux grandes oreilles.
► Reportage réalisé par Juliette Riché, Stéphane Dosne et Etric Martinen