Les fêtes franco-écossaises d'Aubigny-sur-Nère dans le Cher se déroulent du 15 au 17 juillet. Ce samedi matin était organisée la première "course en kilt" des fêtes. L'occasion de vérifier si la tradition du "nu sous le kilt" était bien respectée.
Pour pratiquer la course à pieds, la tenue de rigueur est plutôt le short ou le jogging. Mais à Aubigny, terre imprégnée de culture écossaise, c'est le kilt qui est de rigueur. Mieux, c'est même la tenue officielle de la course qui y était organisée ce samedi 16 juillet.
Une course en kilt donc, ou avec un accessoire écossais, pour les moins courageux. Car porter le traditionnel habit des Highlands durant l'effort n'est pas forcément chose aisée. En effet, la tradition veut, comme chacun le sait, que le porteur du kilt n'ait absolument rien en dessous de celui-ci. Et si d'aucuns s'imaginent que c'est un avantage pour lutter contre la canicule et les suées liées à l'effort, respecter la tradition s'avère surtout risqué pour les plus pudiques des participants.
"Je ne vais pas vous le montrer mais je respecte la tradition"
Loïc Robin, un habitué de fêtes franco-écossaises, nous rappelle de quoi est constituée la tenue traditionnelle:
Un Kilt de type Ramsay, aux couleurs donc du clan Ramsay. Un Sgian Dubh, le petit couteau censé nous protéger et un Sporran, le petit sac à main.
Loïc Robin
Détail important: "le kilt se porte au-dessus du nombril et doit arriver au-dessus du genoux". Mais en dessous : Rien. C'est sacré ! Pas question pour Loïc de rompre avec cette tradition séculaire née avec l'uniforme militaire écossais. "Je ne vais pas vous le montrer mais je respecte la tradition. Surtout que ça, c'est un kilt dit "militaire", donc on est obligés de respecter la tradition" explique-t-il, tarissant d'éloges au passage sur le confort que prodigue le vêtement. "Qu'est-ce qu'on est bien pour les messieurs avec !"
Oui mais Loïc ne participe pas à la course en kilt. En bon habitué des fêtes-franco écossaises, il est venu assister aux défilés de pipe bands – les groupes de musiciens traditionnels écossais – et se réjouir du folklore dans une promenade lente et sécurisante pour le maintien en place de sa tenue. Ce n'est évidemment pas le cas des 50 participants à cette première édition de course en kilt, qui peut rapidement virer à la "course de l'angoisse". Et si Martine Mallet, l'adjointe à la culture à la ville d'Aubigny se réjouit en voyant que "tous les coureurs ont joué le jeu" de la jupe en tartan de laine plissée, on peut regretter en revanche qu'ils n'aient pas joué le jeu du "rien en dessous".
"En courant, il s'ouvre!"
Arrivé premier au bout des 4,9 km de course en 15,58mn, Léonard Dugied le reconnait "Non je n'ai pas respecté regardez, j'ai mis quelque chose" admet-il, tout en nous montrant le ravissant boxer orange qu'il a eu l'audace de revêtir. "En courant en plus, il s'ouvre alors ça aurait été embêtant", se justifie-t-il. Bien que vainqueur de la course, Léonard ne peut donc absolument pas se vanter d'être un "True Scotsman" comme disent avec humour les écossais pour désigner un homme portant un kilt sans sous-vêtements.
Lucie, une participante, n'est décidemment pas non plus une "True Scotswoman" – pour peu que le terme existe pour les femmes - car elle aussi nous explique avoir passé un petit short en dessous : "Les femmes peuvent aussi profiter du kilt, mais là j'ai un peu triché", avoue-t-elle sans l'ombre d'un remord.
Et puis il y a ceux qui se plaisent à cultiver le mystère comme Bruno Redon qui, pour le coup, ne porte rien d'autre… que le kilt ! Pas de t-shirt et surtout pas de chaussures pour cet habitué des courses atypiques. "Les anciens highlanders étaient souvent pieds nus il faut le savoir. Je cours en tarzan en hobbit… J'aime bien les courses costumées", explique-t-il, sans pour autant nous révéler ce qu'il y a ou n'y a pas sous son unique vêtement. Déception !
Mais après deux années sans fêtes franco-écossaises à cause du Covid, on passera à chacun ces petits manquements à la tradition. L'important est bien de retrouver ces festivités qui depuis 30 ans, rappellent le passé historique de la cité des Stuarts. Elles se poursuivent jusqu'au dimanche 17 juillet à Aubigny-sur-Nère et réservent encore quelques surprises.