Bourges : un festival d'arts visuels "99% en ligne" mais 100% créatif

Le festival "Monde.s Multiple.s", organisé à Bourges par l'association l'Antre Peaux arrive à son terme le 6 décembre. D'ici-là un certain nombre d'animations proposées en ligne sont encore disponibles.

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Le second confinement, pour le monde de la culture, a été autant une lourde contrainte qu'une source d'inspiration. A Bourges, les "Rencontres Monde.s Multiple.s" ont dû se réinventer au dernier moment face au second confinement. D'abord prévu comme un espace d'expression pour plusieurs collectifs d'artistes liés à la création sonore, visuelle, à la danse ou au théâtre, les rencontres ont dû se réinventer pour proposer un festival "99% en ligne".
 



Mais pour les organisateurs de l'Antre-Peaux, cette édition réinventée n'est pas seulement une contrainte. Il s'agit aussi de "travailler les archives, les morceaux qui traînent, les fragments disparates, les savoirs enfouis ou camouflés, pour imaginer son futur". Au programme : des films et court-métrages diffusés sur Internet, mais aussi des performances, des expérimentations, et des concerts en ligne. "Monde.s Multiple.s" s'est également employé à mettre en valeur le travail d'artistes internationaux et soutenus par le programme européen pour les arts médiatiques (EMAP).
 

L'art déconfiné

"On est un peu dans notre bulle" raconte Romain Gaudillière, membre du collectif Drums, formé de neuf artistes de la promotion post-diplôme "Arts et créations sonores" de l'Ensa Bourges. En résidence depuis le 30 décembre, le petit groupe a mené ses expérimentations dans un contexte d'isolement rendu inévitable par le second confinement.
 


"Ça nous a tous affecté", poursuit Nina Queissner, également membre du groupe. Forcément, tous utilisent déjà beaucoup la technologie pour leur travail sur le son, mais être obligé de travailler à distance, ne pouvoir communiquer qu'en visio-conférence, "c'est assez intense". "D'un coup il y a la question du média, qu'on utilise normalement par choix, et qui devient soudain obligatoire." Ce qui manque aussi, c'est la scène, le public. "La scène c'est un moment social", reprend Romain. "On aime bien faire de la radio, mais devoir s'y cantonner parce qu'on y est obligés, c'est pas pareil !"
 

Jusqu'au 6 décembre, deux concerts en direct sont encore programmés : le 4 décembre à 22h, le musicien Gérald Kurdian proposera "une expérience de dj set rituel en ligne" et le 5 décembre à 21h est organisée "une sieste sonore qui promet d’être une fête collective et reposante". Le 6 décembre, jour de clôture, tout ce que les Rencontres auront produit sera en ligne. De quoi démontrer qu'on peut confiner les artistes, mais on ne peut pas confiner l'art.
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