Cinéma, libraires, spectacles vivants : comment l'art survécut au covid

Comme au mois de mars, le second confinement a porté un rude coup au monde de la culture. Mais la ténacité, quelques aides et la fidélité de leur public ont permis à certaines structures de tirer leur épingle du jeu.

L'année 2020 se termine se termine sur un goût amer pour les acteurs du monde de l'art et de la culture. Au plus fort de la pandémie de covid et après deux confinement, le secteur des spectacles vivants et de l'événementiel craint le pire, les salles de cinéma sont fermées, et les livres prennent la poussières sur les étagères des librairies. Mais des solutions, ici et là, ont tout de même fini par émerger là où une bulle d'air pouvait sauver l'art et ceux qui en vivent, avec la participation du public, mais aussi des collectivités locales qui cherchent notamment à aider les libraires indépendants et les cinémas.
 

"On garde le cap, mais on a vraiment hâte de retrouver le public"

Mais quid du spectacle vivant, des pièces de théâtre, des concerts et de la danse contemporaine ? Dans plusieurs secteurs, les artistes et les programmateurs ont fait le choix du "tout numérique" pour continuer à travailler. C'est le cas du Centre dramatique national (CDN) d'Orléans, qui a dû annuler pour la deuxième fois le spectacle Aria da Capo de Séverine Chavrier. Qu'à cela ne tienne, le CDN a lancé une série de podcasts autour de ses partenaires culturels, et se prépare à sortir un "objet filmique" en remplacement du spectacle, prévu pour le 25 novembre.
 

A Bourges, le lieu culturel Antre-Peaux n'a pas non plus jeté l'éponge, même si les difficultés se sont multipliées. "Ce n'est pas facile", concède Emilie Pouzet, programmatrice du pôle arts du spectacle. "On garde le cap mais on a vraiment hâte de retrouver le public, ça nous manque beaucoup." En attendant, les artistes d'Antre-Peaux ont tiré parti de la Toile pour garder le contact. Ici, un "objet filmique" diffusé en ligne remplacera une séance "live". Là, la compagnie de danse de la Pieuvre remplacera son spectacle par une captation en streaming.

"On est à chaque fois en dialogue avec les artistes", précise Emilie Pouzet. "Pour certains, c'est compliqué de se produire sans personne et de s'adresser seulement à des gens derrière un écran." Par ailleurs, Antre-Peaux a également lancé un appel à projets  pour accueillir des artistes en résidence courte au cours de l'hiver. Pour le mois de décembre, dont la date de limite des candidature est le 24 novembre, plus d'une trentaine de demandes ont été déposées, et les candidatures pour le mois de janvier sont ouvertes jusqu'au 16 décembre. Entretemps, la structure poursuit également la diffusion de ses rencontres "Monde.s multiple.s", mélange de performances, de conférences, de concerts et de films diffusés sur les réseaux.
 

Des oeuvres en "clic et cueillette"... jusqu'à quand ?

Quant aux libraires et aux cinéma, certains peuvent compter sur la mobilisation des collectivités publiques. A Orléans, 250 000 euros ont ainsi été alloués à un fonds pour soutenir les acteurs de la culture. "Nos libraires de proximité sont particulièrement touchés par ce deuxième confinement", déplore au micro de France 3 William Chancerelle, adjoint à la culture de la mairie d'Orléans, qui espère relancer un "cercle vertueux".

De fait, malgré les difficultés, les libraires de la ville sont nombreux à avoir adopté la solution du "click and collect" pour permettre à leur clientèle de continuer à se fournir chez eux. Et pour continuer à travailler. Du côté du 7e art aussi, le système fait florès, comme au cinéma orléanais des Carmes, où Michel Ferry, le gérant, préfère parler de "clic et cueillette". Même le Centre de création contemporaine Olivier Debré (CCCOD) de Tours s'y est mis, avec une newsletter "Le CCCOD chez moi" et un système de retrait des catalogues de ses expositions.
 

Alors que l'approche de Noël est généralement l'une des périodes les plus animés pour ces acteurs de la culture, le deuxième confinement fait néanmoins peser une lourde inquiétude quant à l'avenir. "Il faut absolument qu'on soit ouverts le 1er décembre", espère Alain Zillhardt, gérant de la librairie Legend BD. "Après... c'est un peu quitte ou double. Je vais devoir engager deux personnes supplémentaires, sans savoir si les clients vont venir !"


Retrouvez ci-dessous un reportage de L. Florentin, D. Lepais et G. Céline sur l'aide accordée à la culture à Orléans. Si la vidéo ne se lance pas, cliquez ici.







 
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