Pour les peintres d'Orléans, le confinement est une véritable source d'inspiration

Nouveau style, travail de recherche, temps consacré à la peinture... Multiples sont les atouts que le confinement a offert aux artistes-peintres orléanais. Pour en témoigner, Leena Noux et Nadine Ringuedé nous ont ouvert la porte de leurs ateliers. 

C'est en centre-ville d'Orléans que Leena Noux a posé ses pinceaux il y a quelques années. A première vue, son studio, en rez-de-chaussée, est tout ce qu'il y a de plus classique : une cuisine, une grande pièce de vie et une chambre neutre. Depuis qu'elle est là, de grands draps blancs recouvrent le sol du salon et des tableaux de toutes tailles sont parsemés à travers l'appartement.

D'origine finlandaise, Leena qualifie son art d'abstrait et d'expressionniste. "On dit aussi que je suis coloriste parce que j'aime beaucoup ce travail de la couleur". L'artiste raconte avec un grand sourire à quel point le premier confinement lui a été bénéfique : "Il n'y avait pas de date limite pour terminer une oeuvre et ça m'a beaucoup libérée. Le centre-ville était calme, ce qui le rendait magnifique. On aurait dit un éternel dimanche matin".

En ce second confinement, l'artiste-peintre travaille avec des couleurs beaucoup plus sombres, probablement parce que l'hiver approche. En revanche, au printemps, son studio était baigné par la lumière des beaux jours, ce qui l'incitait à y passser beaucoup plus de temps : "Je restais parfois entre 10 et 12 heures ici parce que je n'arrêtais pas de créer". Pendant ce temps, elle a essayé de peindre sur des tableaux de petites tailles, mais force est de constater que "ce n'est pas fait pour moi". Elle s'est aussi essayée à la nature morte en dessinant des tables de repas, "quelque chose qui nous unit dans cette insécurité", et y prit davantage de plaisir. 
 

Pourtant, Leena craignait de devoir trouver un autre emploi pendant ce confinement. "J'étais choquée de voir les organisateurs annuler les expositions une à une. Je ne pouvais plus montrer mon travail donc j'avais peur de ne plus pouvoir vivre de ça". Elle a cependant réussi à s'adapter grâce aux réseaux sociaux, notamment en postant ses oeuvres sur Instagram.
 

"Le temps travaille autant que moi"

Nadine Ringuedé nous accueille chez elle, non loin du Faubourg de Bourgogne. Son atelier est semblable à une cabane au fond de son jardin et laisse rentrer beaucoup de lumières grâce à ses portes vitrées. En face, un ballon en forme de rhinocéros rappelle, de part ses couleurs vives, les oeuvres de la plasticienne Niki de Saint Phalle. 
 
En temps normal, ses oeuvres s'apparentent à de l'abstraction lyrique, un mouvement datant de la fin du XIXème siècle. Or, pendant le premier confinement, elle s'est plue à peindre le paysage qui l'entourait : "J'ai pris le temps de regarder le jardin et d'admirer la nature reprendre ses droits. Puis le temps travaille autant que moi ! Je peins en écoutant du jazz, je tourne en rond, je tonds la pelouse, je reviens peindre, et pendant tout ce temps je réfléchis à mon oeuvre". Elle s'est également amusée à travailler la couleur verte, qu'elle n'utilisait que rarement avant. En ce second confinement, elle profite de son temps libre pour se plonger dans la théorie et s'amuse à faire des croquis :"Ça me permet de faire de la recherche, comme si je retournais à l'école"
 
Malgré tout, Nadine admet qu'elle regrette la période où les expositions étaient encore possibles. Elle souligne aussi que ce confinement n'a pas été synonyme de création pour tous les artistes-peintres : "Certains n'ont pas du tout réussi à  peindre". Très impliquée dans son activité, elle est aujourd'hui la secrétaire de la société des artistes orléanais, la plus ancienne association de la ville, dont la création remonte à 1924. D'ailleurs, son premier président n'était autre que Maurice Genevoix, l'écrivain loirétain panthéonisé le 11 novembre dernier.
  
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