Le Relais de Bourges accompagne près de 1 000 personnes, dont certaines se sont réunies pour ce réveillon du jeudi 24 décembre. Un repas convivial, pour oublier le temps d'une soirée la solitude et la précarité.
Ici, on met les petits plats dans les grands pour ceux qui en ont besoin. Au sein de l'association "Le Relais" de Bourges, près d'un millier de personnes sont prises charge dans leur insertion sociale et professionnelle. SDF, femmes violentées par leur conjoint, anciens détenus... Certains résidents se sont retrouvés ce jeudi 24 décembre, pour un réveillon solidaire...
Et surtout gourmand. Dans la salle commune de la pension de famille du Relais, des tables alignées présentent un buffet alléchant. "C'est bien présenté, on est contents", se réjouit Jean-Claude. Après avoir passé la journée en costume de père Noël, il fait les gros yeux devant les amuse-bouches : petits roulés de marget de canard, et toasts de foie gras.
Des oeuvres culinaires préparées avec soin par Estelle Bernard, membre de l'association, avant le plat de résistance : noix de pétoncles et fondue de poireaux. Un vrai rmenu de fête.
La solidarité, le seul "point positif" de la crise sanitaire
Un repas "goûteux", mais aussi (et surtout) "convivial", comme l'explique Christophe, lui-aussi résident. Selon Angélique Bonnet, chargée du pôle veille sociale de l'association, ce réveillon est le témoignage de "la solidarité qui est ressortie" depuis le début de la pandémie de Covid-19.
On voit des choses qu'on ne voyait pas avant. Penser à l'autre, notamment pour les Fêtes, c'est le point positif de la crise sanitaire. Il en faut un.
Et avant de suivre la maraude du soir, Angélique Bonnet grignote le buffet. Mais ce Noël a un drôle de goût... Distances de sécurité et masques : les mesures de sécurité sanitaire se sont invitées, comme partout ailleurs. Et pourtant, pour David Souchet, le plus inquiétant est encore à venir : l'après-Covid.
La perte du logement, le début de l'isolement
"On a déjà des alertes, surtout dans le logement", déplore ainsi le directeur du Relais à Bourges, constatant ici comme ailleurs en France que les plus pauvres sont les premières victimes de la crise sanitaire.
Des intérimaires se retrouvent sans emploi, ceux qui avaient des emplois précaires les ont perdus, les aides ont du mal à se mettre en place, certains n'ont pas forcément de droits au chômage... On se retrouve vite aux minima sociaux.
Résultat : "On se retrouve déjà avec des dettes", parce que "les loyers sont chers, les charges sont chères". Et ici, les pensionnaires et les membres de l'association le savent mieux que personne : la perte de logement est le début d'une spirale infernale, qui peut mener à un isolement social et professionnel total.
Alors en ce réveillon, il était important pour les résidents de la pension de famille de se réunir, de fêter Noël. Ensemble.